En se rendant aux services de police de Fnideq, Laymouni, trafiquant de drogue qui a passé la moitié de sa vie en cavale, a sans doute mal calculé son coup. Les avocats de celui qui détient le record de longévité parmi les criminels qui se trouvent sous le coup d’un avis de recherche ont manifestement eu tort de croire que leur client allait bénéficier d’une mise en liberté, et que son dossier allait être clos à cause de faits prescrits, relaie Al Ahdath Al Maghribia de ce jeudi 12 septembre 2024.
Bien au contraire, le juge d’instruction en charge de cette affaire au tribunal de Fnideq a considéré que les faits qui l’incriminent tombaient toujours sous le coups de sanctions relevant du Code pénal, et que le mis en cause ne pouvait donc bénéficier d’une remise en liberté.
Le magistrat a donc fixé une date pour la première audience du procès de Laymouni le 8 octobre prochain, ce qui signifie, selon le quotidien, qu’il restera en détention, au moins jusqu’à cette date.
Citant des témoins ayant fréquenté par le passé ce trafiquant de drogue, Al Ahdath Al Maghribia affirme que l’homme est aujourd’hui très affaibli, du fait de son âge avancé et de maladies dont il souffre.
Laymouni n’est en effet plus cet homme qui terrorisait autrefois toute la ville de Fnideq et, selon des témoignages de son entourage, récoltés par le quotidien, «son dossier est bien clos, et toutes les affaires dans lesquelles il est poursuivi sont ‘frappées de prescription’, y compris l’affaire dans laquelle il a été condamné par contumace à dix années de prison ferme».
Ses proches tentent actuellement, bien vainement, de tenir la tenue de ce procès secrète car, selon eux, personne n’aurait dû savoir qu’il s’était rendu à la police et que son dossier judiciaire avait été rouvert.
D’après Al Ahdath Al Maghribia, «plusieurs trafiquants, recherchés par la justice, tentent de ‘clore’ leur dossier judiciaire en se rendant aux autorités judiciaires, et en se faisant conseiller et représenter par des avocats très connus pour leur maîtrise de ce genre d’affaires dans la région».
Ils comptent tous, selon le quotidien, sur le fait que les crimes dont ils sont accusés se retrouvent prescrits, ce qui a d’ailleurs poussé bon nombre d’entre eux à se rendre aux autorités.
Châairi, un autre trafiquant de drogue très connu dans la région, a lui aussi entrepris la même démarche, quant à lui avec succès; mais d’autres, qui l’ont imité, se sont retrouvés quant à eux à être condamnés à de longues années de prison par la justice marocaine.
Laymouni était sous le coup d’un avis de recherche depuis 24 ans, et ni la police, ni la gendarmerie n’avaient réussi à l’appréhender, jusqu’à vendredi dernier, 6 septembre 2024, jour il s’est présenté de son propre chef, et à la surprise générale, devant l’agent de permanence du commissariat de Fnideq.
Ce trafiquant de drogue, qui a passé la moitié de sa vie à fuir les autorités, se déplaçait clandestinement dans les environs de Fnideq, le préside occupé de Sebta et le sud de l’Espagne.
Incriminé dans plusieurs affaires de trafic de drogue à l’échelle internationale, «il a toujours pu bénéficier de la protection de ses proches, qui disposent d’un réseau de relations ayant des ramifications un peu partout», indique Al Ahdath Al Maghribia.