Des personnalités très connues, des politiciens, des artistes, des athlètes ont démarré leur carrière derrière les étals d’une boucherie. Dans son édition du week-end des 12 et 13 octobre, le quotidien Al Akhbar retrace le parcours de ces stars marocaines.
La première personnalité qui vient à l’esprit, c’est le parlementaire Tahar Bimezzagh. Avant de s’intéresser à la politique, cet homme d’affaires prospère a bâti une grande entreprise de transformation industrielle de viandes en partant de presque rien. Ayant quitté l’école très jeune, il a commencé comme apprenti-boucher dans un quartier du centre de Casablanca. Son histoire est connue de tous, c’est celle de l’entreprise Koutoubia qu’il a rachetée au milieu des années 90. Depuis c’est une success story.
L’histoire d’Ahmed Chaoui, ancien gardien de but de l’équipe nationale, est moins connue. Alors que son parcours scolaire s’arrête net, il évolue dans l’équipe marrakchie du Kawkab qu’il a rejointe en 1966, mais doit travailler avec son père dans la boucherie pour subvenir à ses besoins.
Un autre marrakchi, bien plus connu, a fait ses débuts dans ce métier. Hamid Zaher maniait tout aussi bien les couteaux de boucher que les cordes de son oud. Né dans un milieu familial modeste, et virtuose qu’il était, il devait néanmoins aider son père pour subvenir aux besoins de la famille. C’est ainsi qu’il exerçait le métier de boucher dans les souks avoisinants de la ville ocre. En fin de journée, il troquait son tablier contre des habits de soirée pour animer des fêtes dans la ville. C’est ainsi que sa carrière a démarré.
A Casablanca, tout le monde connaît le boulevard Brahim Roudani. Mais peu de gens savent que ce résistant a exercé, entre autres métiers, celui de boucher et de mécanicien. En arrivant à Casablanca en 1932, poursuit Assabah, il a d’abord travaillé chez un mécanicien puis s’est mis à son propre compte en vendant des pièces détachées. Ce n’est qu’après avoir réuni un capital assez confortable qu’il s’est lancé dans la boucherie. C’est dans son local commercial du quartier Bandoeng qu’il a commencé sa carrière de résistant, après avoir noué des relations avec du monde à l’époque.
Un acteur cette fois, très connu lui aussi, Abdeljabber Louzir. Il n’était sûrement pas ministre, mais boucher si. Né d’une famille modeste, il a commencé par apprendre plusieurs métiers traditionnels comme la tannerie, la menuiserie et la boucherie. Puis il est entré de plain-pied dans le monde du football, débutant comme gardien de but au Kawkab. Mais il était surtout attiré par le métier de boucher qu’il a exercé jusqu’à son arrestation par les autorités du protectorat. A sa sortie de la prison, il s’est engagé dans les rangs des forces auxiliaires. La suite de l’histoire est connue.
Le comédien Abdellah Ferkouss a également investi dans le secteur de la boucherie. Avant d’intégrer le monde du cinéma, Ferkouss avait exercé ce métier pendant quelques années.
A contrario, le quotidien cite le cas d’une femme qui a parcouru le chemin inverse. Soumia Idrissi est passée de la direction d’une agence bancaire à la gestion d’une boucherie. Cette fassie d’origine a fait ses études à l’ISCAE, à Casablanca, après avoir obtenu son bac dans sa ville natale. Puis elle a intégré le monde professionnel en devenant banquière, avant de décider de changer complètement de carrière. Elle émigre au Canada et s’installe dans la ville de Laval, au Québec, où elle dirige actuellement une boucherie.