Il aura fallu deux heures, en tout et pour tout, à l’assassin d’Adnane pour qu'il kidnappe le pauvre enfant, l'emmène chez lui, le viole et le tue avant de l'enterrer, le lendemain. D'après Al Ahdath Al Maghribia qui revient sur ce crime abject dans son édition du lundi 14 septembre, le présumé coupable n'était pas étranger au quartier où vivait l'enfant, où il avait loué une maison avec trois autres colocataires. Les quatre jeunes hommes son originaires de Ksar El Kébir, ils s'étaient installés à Tanger il y a plus de dix mois. Tous comme ses colocataires, le mis en cause, 24 ans, est employé dans la zone industrielle de Gzenaya, précise le quotidien.
Lundi 7 septembre, vers 16 heures, lorsque le petit Adnane est approché par son assassin, il ne savait pas qu'il n'avait plus que deux heures à vivre. Plus tard, dans la soirée, lorsque la photo du petit garçon a fait le tour les réseaux sociaux et que les Marocains de presque tout le pays apportaient le soutien qu'ils pouvaient à sa famille, et espéraient avec eux le retour de leur fils, l'assassin, lui, faisait des plans pour se débarrasser du cadavre, et en même temps tentait d'éviter d'attirer sur lui tout soupçon. Le lendemain, à l'aube, il enterra le corps de l'enfant, et juste à proximité, s'empressa de se défaire de ses lunettes et de raser sa barbe, avant de disparaître pendant deux jours.
Dès l'annonce de sa disparition, affirme Al Ahdath Al Maghribia, la police n'a pas ménagé ses efforts pour retrouver le petit garçon. Se basant sur des enregistrements vidéo qui montraient le petit garçon accompagné de son assassin, la police a pu finir par l’identifier et repérer son domicile. Ce qui de fut d'ailleurs pas chose facile, parce que, souligne le quotidien, il avait changé d’aspect après son crime, et les voisins ne l'avaient pas reconnu sur les photos qui circulaient dans les réseaux sociaux. Quant à ses colocataires, ils ne l'avaient pas non plus dénoncé.
D'après le quotidien Al Akhbar qui revient également largement sur ce sujet dans son numéro de ce lundi, l'homme qui a été arrêté par la police est un jeune affable, réservé, qui ne parle pratiquement à personne. Il s'était installé dans le quartier il y a moins de 20 jours. Il avait dû, racontent ses voisins, abandonner ses études de droit, pour venir à Tanger travailler dans la zone industrielle.
Selon Al Akhbar, l'homme avait l'habitude de prendre son petit-déjeuner dans le café tenu par la famille de la victime. C'est sans doute là qu'il a dû faire sa connaissance. Le petit garçon avait l'habitude de se trouver dans ce café, aidant parfois son père, depuis le début du confinement. Le quotidien, qui a par ailleurs souligné que le directeur général de la DGSN, Abdellatif Hammouchi, a envoyé une délégation à la maison du petit Adnane, pour présenter ses condoléances à sa famille, est également revenu en détails sur les circonstances de ce crime qui a secoué non seulement la ville de Tanger, mais tout le pays.
La famille de l'enfant, rappelle Al Akhbar, avait avisé les services de Sûreté de la zone Bni Makada de la disparition du petit Adnane. Un peu plus tard, les recherches et investigations avaient révélé qu'il s'agissait d'une disparition à caractère criminel, surtout que le visionnage d'enregistrements vidéo démontrait l'implication présumée d'un individu qui avait entraîné l'enfant près du domicile de sa famille.
Les recherches et le diagnostic menés par la police judiciaire, appuyée par les services de la DGST, ont abouti à l'identification du suspect, qui réside près du domicile de la victime, avant qu'il ne soit interpellé et dirigé vers le lieu où il s'est débarrassé de la dépouille, souligne le quotidien citant un communiqué de la DGSN. Le prévenu a été arrêté et placé en garde à vue à la disposition de l'enquête judiciaire menée sous la supervision du parquet de Tanger. Le corps de l'enfant a été quant à lui transféré à l'hôpital régional de la ville pour une autopsie.