L’introduction illégale de l'or turc sur le sol national et son inondation du marché local suscite l’ire des fabricants et des artisans de bijoux marocains. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du lundi 6 décembre, que le trafic d’or par des réseaux mafieux turcs menace les professionnels de ce secteur de pertes considérables, voire de faillites. Selon les acteurs de ce secteur, des quantités considérables de bijoux turcs sont vendues publiquement bien qu’elles ne portent pas le poinçon du fabricant et du commerçant comme l’exige la loi.
Ces bijoux qui sont fabriqués par de grandes sociétés turques sont introduits clandestinement par des réseaux mafieux au Maroc et sont revendus à des prix attractifs à de faux bijoutiers qui les revendent à leur tour à des prix compétitifs publiquement "au vu et au su des services de contrôle concernés".
Le quotidien Assabah rapporte que ces services n’interviennent pas pour vérifier si ces faux bijoutiers répondent aux conditions juridiques exigées par la loi. Il s’agit notamment de l’enregistrement des fabricants et des artisans dans le livret réservé aux professionnels du secteur et de disposer d’une autorisation de garantie délivrée par l’administration de la douane.
Les mêmes sources indiquent que ce trafic a pris de l’ampleur ces derniers temps même si l’administration de la douane a supprimé l’admission temporaire dans le secteur de l’or. Une dérogation douanière qui était exploitée par ces réseaux pour transférer subrepticement ce métal précieux de l’Europe vers le Maroc.
Les professionnels du secteur reprochent "au ministère de tutelle d’avoir envenimé davantage la situation en n’intervenant pas pour mettre fin à ce trafic". Il fallait, disent-ils, "que ses services mènent des campagnes d’inspection pour vérifier la légalité des activités de ces commerçants et que l’administration de la douane renforce ses contrôles sur les marchandises en provenance de l’étranger." Ils appellent les pouvoirs publics à accélérer la mise en œuvre du plan stratégique relatif à ce secteur qu’ils considèrent comme la seule solution pour relancer ce secteur et de mettre fin à la mafia du trafic d’or.