L’ANEF traverse une période de tension sans précédents, qui fait suite à la présentation massive, par des fonctionnaires, de demandes visant à mettre un terme à leur rattachement avant l’échéance légale du 1er janvier 2026. Cette date constitue en effet le délai imposé par le gouvernement pour procéder à ce que les intéressés qualifient d’intégration «forcée» à l’ANEF, une structure dont le statut est vivement contesté, rapporte Al Akhbar de ce mardi 23 décembre.
Le syndicat des eaux et forêts, affilié à l’UMT, a annoncé l’organisation de plusieurs actions de protestation, et exhorte les agents à rejeter collectivement ce rattachement et à observer un sit-in de protestation devant le Parlement dès samedi prochain. Cette mobilisation s’inscrit dans un contexte d’exaspération, accentué par la décision de la direction de l’ANEF de suspendre la réunion de son conseil d’administration, prévue le lundi 22 décembre. Une mesure perçue par le syndicat comme un mépris flagrant envers les attentes légitimes de près de 3.800 fonctionnaires et une indifférence face aux risques inhérents à une intégration sous le statut actuel.
Dans un communiqué, le syndicat dépeint cette suspension comme un «coup de poignard» porté aux espoirs des travailleurs. Ces derniers comptaient, depuis trois ans, sur une issue raisonnable et sur l’application des conclusions de l’accord du 6 mars 2025, notamment en ce qui concerne l’amendement du statut et le respect des choix individuels. Il dénonce avec force «l’ambiguïté persistante, le retard dans l’application des engagements officiels et la tentative d’imposer une intégration forcée sous la guillotine d’un statut dépourvu de légitimité juridique et contraire à l’esprit de la fonction publique».
La responsabilité entière et directe de cette crise sociale inédite est imputée par le syndicat au chef du gouvernement, au ministre de l’Agriculture et au directeur de l’ANEF, indique Al Akhbar. Devant cette impasse, l’organisation syndicale appelle les fonctionnaires à déposer en masse leurs requêtes de fin de rattachement cette semaine, tout en exigeant leur retour immédiat aux cadres du ministère de l’Agriculture, et somme, parallèlement, la direction de l’ANEF de prendre sans délais les mesures juridiques et administratives nécessaires pour satisfaire ces demandes. Et ce, sans porter atteinte à la stabilité sociale des agents.








