Le problème de la saturation des cimetières et l’indisponibilité du foncier dans certaines villes reviennent sur le devant de la scène. Les députés n’ont pas raté l’occasion du passage du ministre des Habous et des Affaires islamiques à la Chambre des Représentants pour l’interpeller sur le rôle de son département dans la résolution de cette problématique.
Dans sa réponse aux questions de certains élus, Ahmed Taoufiq a clairement défendu l’idée des tombes verticales qui, selon lui, est la solution à la saturation des cimetières. Mais les Marocains refusent catégoriquement ce type d’enterrement. Aussi, ajoute le ministre, les cimetières qui n’accueillent plus de dépouilles resteront fermés et ne pourront pas accueillir de nouveaux défunts.
Dans son édition du mercredi 7 juillet, Al Ahdath Al Maghribia rapporte les grandes lignes des échanges entre le ministre des Habous et les parlementaires à ce sujet, lors de la séance des questions orales de lundi dernier.Ahmed Taoufiq, rapporte le journal, explique que la gestion de ce problème n'incombe pas à son département, assurant que ce n’est pas aux Habous de mettre des cimentières à la disposition des Marocains et qu’il ne faudrait pas attendre de son ministère qu'il apporte une réponse à la problématique que l’on connaît actuellement, particulièrement dans les grandes villes.
Il a de même souligné que l’aménagement et l’organisation des cimetières relevaient des prérogatives des communes, et non du ministère des Habous. Ce dernier est, quant à lui, responsable de la préservation de la sacralité des tombes après l’enterrement.
D’après le quotidien, le ministre répondait principalement à une question des députés du PAM qui appelaient le ministère des Habous à mobiliser du foncier dans les grandes villes pour y aménager de nouveaux cimetières. Ce département l’a déjà fait par le passé, mais c’était à titre exceptionnel, précise Ahmed Taoufiq. Entre 2008 et 2018, le département chargé des affaires religieuses avait, en effet, réservé 33 hectares pour abriter de nouveaux espaces d’enterrement.
Dans son intervention, Ahmed Taoufiq a également tenu à souligner que la gestion de ce secteur continuait, aujourd’hui encore, de souffrir d’un vide juridique qui empêche de garantir suffisamment de cimetières pour les enterrements des Marocains. Actuellement, et face à la forte croissance démographique que connaissent les grandes villes, le déficit en espaces d’enterrement est estimé entre 80 et 100 hectares chaque année.
De leurs côtés, ajoute Al Ahdath Al Maghribia, les députés du groupement du PAM ont dénoncé la situation que connaissent les cimetières au Maroc dans ce contexte de rareté du foncier disponible pour en abriter de nouveaux , tout en donnant l’exemple de la ville de Casablanca où le principal cimetière encore opérationnel peine de plus en plus à trouver des places pour de nouvelles tombes. Ils appellent à une «Fatwa» autorisant la réouverture des cimetières fermés depuis au moins 40 ans, pour accueillir de nouveaux enterrements.