Neuf élus de la commune rurale de Sidi Hajjaj Oued Hassar, dans la province de Médiouna, viennent de saisir la justice pour révéler un scandale qui interpelle à plus d’un titre. Ces élus accusent ouvertement la présidence de la commune d’avoir conclu des marchés fictifs en falsifiant des documents administratifs, en plus du trafic d’influence, de l’abus de confiance et du faux et usage de faux.
D’après les sources du quotidien Assabah, qui se penche sur ce scandale dans son édition du week-end des 24 et 25 juin, «le cimetière de la région n’a pas non plus été épargné par les manœuvres de détournement et de dilapidation des deniers publics». En effet, précise la même source, «des documents ont été falsifiés pour faire passer un marché fictif relatif à l’entretien du cimetière avec une enveloppe budgétaire d’environ 250.000 dirhams».
Ladite somme d’argent a fini dans les poches d’un proche du président de la commune, alors que le cimetière en question est entretenu par des mécènes, fait savoir la même source.
Les marchés fictifs concernent également l’achat de fournitures de bureau pour la somme de 50.000 dirhams. De même, indique la même source, le président de la commune a programmé «une enveloppe budgétaire de l’ordre de 190.000 dirhams pour la location d’engins de nettoyage du souk hebdomadaire, alors que cette tâche est accomplie par la société qui gère et exploite le souk dans le cadre d’un cahier de charges».
«La falsification a touché également une décision du conseil qui avait validé l’achat de camions de marque japonaise pour un montant de 700.000 dirhams l’engin et des bus de marque coréenne pour 360.00 dirhams le bus, avec des critères bien déterminés, pour acquérir en fin de compte des camions et des bus de marque chinoise, avec d’autres caractéristiques, mais en maintenant la même enveloppe budgétaire», font savoir les mêmes sources.
Des documents attestant ces manœuvres ont été remis à la justice qui a diligenté une enquête judiciaire pour élucider cette affaire. L’enquête n’en est qu’à ses débuts.