Casablanca: la rallonge de 1 milliard de dirhams de la Banque mondiale, expliquée par Nabila Rmili

A droite, Nabila Rmili, maire de Casablanca. 

A droite, Nabila Rmili, maire de Casablanca.  . Khalil Essalak / Le360 (photomontage)

Le 20/05/2022 à 10h48

VidéoTenue hier, jeudi 19 mai, la réunion hebdomadaire du Conseil de la ville de Casablanca a notamment planché sur les procédures à suivre pour l’obtention d’une rallonge de 100 millions de dollars auprès de la Banque mondiale. Explications, avec la maire de la métropole.

Le360 vous l'a annoncé en exclusivité hier, jeudi 19 mai: le prêt initial de la Banque mondiale, de 200 millions dollars, étant décaissé à 97%, la commune de Casablanca est en passe d'obtenir une rallonge de 100 millions, qui courra jusqu'en juin 2026. Un accord de principe qui a fait l’objet de larges débats au cours de la réunion hebdomadaire, tenue en ce même jeudi, du Conseil de la ville. Filmée et interrogée par Le360, la maire de Casablanca a bien voulu nous en dire davantage, évoquant, à ce stade, un «accord de principe».

«Cette rallonge a déjà fait l’objet de discussions préalables avec les responsables de la Banque mondiale. Nous sommes actuellement tenus de respecter un certain nombre de procédures avant de formaliser notre demande. Et nous nous y attelons, la fin de l’actuelle session du Conseil étant proche», a-t-elle expliqué.

Selon Nabila Rmili, cette rallonge équivalant à 1 milliard de dirhams est d’autant plus bienvenue que le Conseil aura à adopter son nouveau plan d’action à l’entame de la prochaine session d’octobre.

«Ce plan d’action actera ainsi notre vision pour le développement de la ville et, partant, les projets à lancer ainsi que les budgets nécessaires», a aussi expliqué Nabila Rmili, tout en se disant «fière» de la confiance accordée par l’institution de Bretton Woods à Casablanca.

«Le taux d’intérêt qui nous a été accordé, très bas, témoignent de cette confiance. Pour nous, c’est une aubaine pour améliorer le budget de la ville», s'est-elle félicitée. 

Nabila Rmili a cependant précisé qu’il y avait une condition: l’amélioration de 10%, chaque année, des recettes de la ville. «Nous avons des pistes et nous sommes en train de les explorer», a-t-elle expliqué, rassurante.

Et devant les critiques formulées à son encontre par les conseillers du PJD (Parti justice et développement, opposition), la maire a eu bien du répondant au cours de cette réunion.

Excellente communicante, généralement conciliante, Nabila Rmili a cette fois-ci sorti ses griffes.

«Tout ce que nous entreprenons n’est qu’un moyen de remettre le train en marche. Et cela fait longtemps qu’il est en panne», a-t-elle répliqué, faisant ainsi allusion à la gestion «chaotique» de la ville par ce même PJD, lors du précédent mandat.

La maire de Casablanca en a voulu pour preuve les déficits laissés par l’ancien Conseil, soit une ardoise de 169 millions de dirhams laissée en 2020, et 196 millions de dirhams d’engagements non honorées au titre de l’année 2021.

«Il aura fallu tout rééchelonner pour relacer les projets de développement de la ville. A commencer par les travaux de nouvelles lignes du tramway et c’est ce qui justifie notre recours à la Banque mondiale», a-t-elle expliqué.

Comme pour calmer les ardeurs de ses opposants, Nabila Rmili a affirmé s’être jusqu'ici refusée de regarder en arrière.

«Mais au vu de ce que j’entends et apprends tous les jours, je demande solennellement un audit financier du budget de la ville pour savoir dans quoi l’argent des Bidaouis a été dépensé par le passé». Il va y avoir du sport.

Par Fatima El Karzabi et Khalil Essalak
Le 20/05/2022 à 10h48