Une nouvelle affaire de spoliation immobilière risque de faire tomber des hommes d’affaires à Casablanca. Les concernés retiennent actuellement leur souffle après avoir reçu des convocations des services de la police judiciaire, dans le cadre de l’enquête ouverte à ce sujet.
C’est Assabah qui rapporte l’information dans son édition du lundi 12 décembre, expliquant que le bien en question est une villa qui, jadis, appartenait à un juif-marocain qui souhaitait la céder à son locataire juste avant son décès. Elle est érigée sur un terrain de 1.325 mètres carrés, dans le quartier prisé de Bourgogne.
Selon la même source, le bien a, entretemps, été divisé en deux villas séparées et a été cédé dans le cadre d’une opération où sont intervenus des hommes d’affaires qui se sont accaparés les deux villas en recourant à des documents falsifiés.
En fait, d’après Assabah, le propriétaire initial du bien avait prévu de le vendre à un autre Marocain qui la louait. Les deux hommes avaient prévu une cession en plusieurs tranches, mais l’opération n’a pas été finalisée à cause du décès du propriétaire. Après un recours devant la justice, le locataire avait obtenu gain de cause et était parvenu à conclure l’opération, après avoir versé les sommes initialement convenues au tribunal.
Après plusieurs années, un homme résidant en France est apparu, évoquant un acte d’achat conclu à Paris avec une héritière du propriétaire initial. Il prétendait avoir acquis la moitié du bien et a porté plainte devant la justice pour libérer sa partie de la villa. Il a fini par obtenir gain de cause en 2007. C’est alors qu’il s'est présenté avec un autre contrat de vente, là encore conclu avec une dame se présentant comme une héritière du propriétaire initial, pour obtenir la moitié restante du bien. Dans les documents présentés à la justice, ajoute Assabah, figurait pourtant un certificat de décès datant de 1998, alors que le propriétaire initial serait décédé en 1967.
Après le décès du locataire qui avait acquis le bien, ses héritiers ont découvert que les documents présentés pour subtiliser le bien étaient douteux. Entre autres anomalies découvertes, aucun document présenté ne prouvait que les dames présentées comme les héritières du propriétaire initial l’étaient réellement. De plus, l’un des contrats de vente portait le cachet d’un cabinet parisien qui a affirmé ne disposer aucune trace de ce dossier. C’est ce qui a poussé au dépôt d’une plainte et à l’ouverture d’une enquête pour spoliation immobilière.