Les ingénieurs, cadres et ouvriers des sociétés en charge de la réalisation des lignes 3 et 4 du tramway en cours à travers nombre de de quartiers de Casablanca, mais aussi les lignes 5 et 6 du busway ont laissé en plan les travaux et déserté les chantiers, rapporte le quotidien arabophone Assabah dans sa livraison du mercredi 11 mai.
Ainsi l’arrêt des travaux sur les tronçons des lignes du tramway sises sur les grandes artères de la métropole, comme les avenues et boulevards Al Qods, Oum Errabie, Errahma, Moulay Youssef, Mediouna… a transformé les lieux en un véritable champ de ruines où les barres de fer, barrières et autres machines gênent complètement la fluidité de la circulation motorisée ou celle des piétons.
Selon Assabah, ce serait le retard de paiement de la part de Casa transport SA qui serait derrière la colère des différentes sociétés ayant remporté le marché de réalisation de ces importantes infrastructures de transport urbain. Ces sociétés auraient même lancé un ultimatum à la société de développement local Casa Transport, mais aussi à la Commune urbaine de Casablanca en vue de procéder à des versements par tranches ne serait-ce que pour le paiement des divers salariés travaillant sur les chantiers, sans parler du paiement de certains fournisseurs et l’achat de matériaux… conformément aux termes du contrat liant les différentes parties.
Assabah rappelle que certains élus ont bien tiré la sonnette d’alarme depuis plus d’un mois quant aux effets néfastes que la grave crise financière que traverse la Commune urbaine de Casablanca pourrait avoir sur les chantiers structurants en cours de réalisation dans la métropole, et dont la majorité concerne le Plan de développement de Casablanca 2015-2020.
Autant dire que la réalisation des lignes 3 et 4 du tramway, dont la finition était initialement programmée pour fin 2022, risque de connaître de nouveaux retards faute de moyens financiers. En effet, la Commune urbaine peine à trouver les 193 millions de dirhams qui constituent sa contribution au sein de Casa Transport. Cela sans parler des 69 millions de dirhams concernant la convention relative au réseau du busway.
Cependant, Assabah laisse croire que la sortie de crise serait imminente. En effet, la Direction des collectivités locales pourrait débloquer incessamment des avances financières à la Commune urbaine, qui a également la possibilité de recourir une nouvelle fois à des crédits en vue de relancer les chantiers en souffrance.