L’unité de lutte contre la rage au sein du centre hospitalier situé dans la préfecture de Moulay Rachid à Casablanca a accueilli, en deux mois, 120 personnes victimes de morsures de chiens et de chats, soit deux cas par jour. Les autres centres des préfectures et arrondissements de la ville reçoivent d’autres cas concernant des enfants et des adultes ayant été attaqués par des meutes de chiens et de chats, rapporte Assabah du jeudi 21 mars.
Ce fléau ne cesse de s’amplifier avec la reproduction des animaux malgré les efforts déployés par des services concernés, les campagnes de ramassage et le transport des animaux dans les espaces dédiés. Des efforts qui demeurent toutefois insuffisants si l’on fait le décompte du nombre de chiens et chats errants et des cas de morsures dans la capitale économique. C’est ainsi que, dès le début du mois de ramadan, la morsure d’un chien a causé la mort d’un homme dans le quartier Wafaa de la préfecture de Moulay Rachid. Par ailleurs, les autorités ont découvert, dans la commune de Lahraouyine, le cadavre d’un cheval, ainsi que ceux d’autres animaux déchiquetés par des chiens errants qui pourraient être atteints de rage.
Le conseiller de l’arrondissement de Sidi Othmane, Abdelilah Farakh, souligne que les statistiques officielles des chiens errants sont loin de la réalité et de ce qui se passe dans les zones de la préfecture, notamment dans les quartiers populaires, au bord des routes, près des souks et des établissements scolaires.
Le conseiller a mis en garde contre la prolifération alarmante des chiens et des chats errants qui pourraient être atteints de rage. «Il n’y pas longtemps, un chat a mordu sauvagement les membres de toute une famille avant d’être pris de convulsions et de mourir quelques minutes plus tard. Les victimes se sont rendues au centre hospitalier où on leur a injecté des vaccins antirabiques, tandis que le chat a été pris en charge par la société Casa-Environnement pour qu’il soit autopsié afin de déterminer la nature du mal dont il souffrait», note Farakh.
Assabah souligne qu’une semaine avant cet incident, un homme âgé de 40 ans avait trouvé la mort après avoir été mordu par un chiot atteint de rage. Dans la même période, une femme a été attaquée par une meute de chiens alors qu’elle se dirigeait vers son lieu de travail dans la commune de Lissasfa. En plus des blessures physiques, cette femme a été tellement traumatisée qu’elle souffre de graves séquelles psychologiques. Elle a d’ailleurs engagé des poursuites contre la commune qu’elle considère comme responsable de ce grave incident.
Face à la prolifération alarmante des chiens errants et aux risques qu’ils représentent pour la population, la société Casa-Environnement souligne que ses unités procèdent chaque jour au ramassage de 80 à 100 animaux dans les points noirs ou dans les zones de grands rassemblements aux entrées de Dar Bouazza, Lahraouyine et Bouskoura.