Les services de la gendarmerie royale à Al Hoceïma ont procédé, ce samedi 10 avril 2021, à l’arrestation de Mekki El Hannoudi, maire de Louta, près de cette ville du nord du Maroc. En cause, son appel à violer le couvre-feu nocturne imposé pendant le ramadan. Mekki El Hannoudi a ainsi été placé en garde à vue, au siège de la gendarmerie à Imzouren. Cette arrestation vient en application d’un ordre émis par le parquet général d’Al Hoceïma.
Mekki El Hannoudi aura ainsi à répondre des soupçons qui pèsent sur lui devant la justice, lui qui a "autorisé" les habitants de sa localité à faire fi de l’obligation de respecter le couvre-feu nocturne décrété par le gouvernement pour le mois du ramadan, valable de 20h00 à 6h00.
Lire aussi : État d'urgence: de strictes directives données à la police et à la gendarmerie
"Habitants de la commune de Louta, en tant que président de cette localité et, donc, en charge de la police administrative tel que le stipule la loi et les règlements en vigueur, je vous autorise à continuer de circuler sur mon territoire et vous rendre dans les cafés de la rupture du jeûne à 23 heures…", avait écrit, le 7 avril, le conseiller USFP sur sa page Facebook avant de supprimer son poste.
Lire aussi : Justice: ce que risque Mekki El Hannoudi, maire de Louta, qui a incité à braver le couvre-feu nocturne
Le lendemain, le procureur du Roi, près le tribunal de première instance d'Al Hoceïma, indiquait que le parquet général a décidé l’ouverture d'une enquête. Cette décision intervenait suite "à une publication relayée sur les réseaux sociaux dont l'auteur autorise aux habitants de circuler au niveau du territoire relevant de la commune rurale qu'il préside, et de fréquenter les cafés entre l'heure de l'Iftar et jusqu'à 23h00 durant le mois de ramadan, après que les autorités compétentes ont décidé d'interdire tout déplacement nocturne, au niveau national, entre 20h00 et 06h00, et ce dans le cadre des mesures préventives prises pour éviter la propagation de la pandémie du Covid-19, adoptées à l'occasion du mois de ramadan", explique-t-on dans un communiqué.
Cet acte est réprimé par la loi. Toute personne qui appelle à violer ces dispositions est passible de un à trois mois de prison et d’une amende de 300 à 1.300 dirhams ou de l’une de ces sanctions seulement.