Des moutons importés à 700 dirhams et revendu à 2.700 dirhams avec, en sus, une subvention de 500 dirhams par tête versée par l’État. L’information a fait le tour des réseaux sociaux et le bouche-à-oreille aidant, elle a fait le buzz. Pourtant, il n’en est rien.
C’est du moins ce qu’affirme la Fédération marocaine des acteurs de la filière élevage (FMAFE) qui parle d’«accusation» portée contre les importateurs.
Citée par le quotidien Al Ahdath Al Maghribia ce lundi 29 mai, la Fédération a annoncé qu’elle suit avec «une grande inquiétude» les déclarations à l’égard des importateurs de moutons destinés au sacrifice à l’occasion de l’Aïd Al-Adha.
Lesquelles déclarations, poursuit le quotidien, prétendent que le prix réel des moutons ne dépasserait pas 700 dirhams, alors que l’importateur les vend à 2.700 dirhams, en plus des 500 dirhams d’aide fixée par le gouvernement pour soutenir la réduction du prix au profit des citoyens.
Étant donné que ces déclarations sont «fausses» et qu’elles pourraient provoquer des tensions entre les importateurs et les citoyens, la Fédération, qui compte parmi ses membres un grand nombre d’importateurs de petite et moyenne taille, tient à apporter les précision suivantes: le prix des moutons dans les pays européens autorisés à les exporter atteint 57 dirhams par kilogramme. Par conséquent, le prix d’un mouton pesant 50 kilogrammes atteindrait 2.850 dirhams, et non pas 700 dirhams comme l’indiquent certains citoyens, explique le quotidien.
La Fédération souligne également que l’objectif des importateurs qui se sont engagés dans cette démarche est de réussir l’initiative gouvernementale visant à fournir un nombre suffisant de moutons destinés au sacrifice à l’occasion de l’Aïd Al-Adha.
La Fédération affirme, par ailleurs, qu’elle suit quotidiennement le processus d’importation et la difficulté des importateurs à trouver des moutons, qui sont devenus presque indisponibles dans certains pays européens en raison de la forte demande de pays arabes.
Cela étant, poursuit Al Ahdath Al Maghribia, pour prévenir une hausse importante des prix, le gouvernement a mis en place une série de dispositions afin que le mouton de l’Aïd reste à la portée des ménages.
L’Exécutif a donc procédé, en premier, à l’exonération de l’importation des moutons des droits de douane et de la TVA à l’importation. Le gouvernement a ensuite mis en place une subvention forfaitaire de 50 dollars par tête d’ovins importés. Un budget de 25 millions de dollars a été consacré à cette opération.
Le troisième initiative prise par le gouvernement a été de baisser le seuil exigé pour bénéficier de cette subvention à 400 têtes, alors qu’au départ seul les professionnels ayant importé 15.000 têtes pouvaient y prétendre.
La FMAFE n’a pas manqué d’alerter le gouvernement quant à l’effet pervers de l’activité des intermédiaires. Tous les efforts consentis par l’Exécutif pour mettre sur le marché des moutons à des prix abordables pourraient tomber à l’eau si le circuit de distribution ne se retrouve pas contrôlé.