Les agriculteurs d'El Gara, dans la province de Berrechid, pâtissent des conséquences de la sécheresse. Dans cette région bour, qui dépend exclusivement de la pluviométrie, le manque de pluie est plus fortement ressenti qu’ailleurs au Maroc.
«Cela fait cinquante jours que l’on a pas vu une goutte de pluie. Samedi dernier, il y a bien eu quelques précipitations, mais 2 à 3 mm, c’est très insuffisant. Il nous faut bien plus, jusqu’à 30 mm, pour revivifier les sols», explique Mohamed Zaki, agriculteur de cette région, interrogé par Le360. «Je n’ai jamais vu une telle situation depuis 1981. Nous n’attendons plus rien de cette récolte, tout est perdu», regrette-t-il.
Dans ce contexte, le plan d’urgence de 10 milliards de dirhams lancé par le gouvernement sur instructions royales, pour venir en aide aux agriculteurs arrive à point nommé. «Cette initiative royale va atténuer les difficultés des petits fellahs, qui sont les plus affectés par cette crise», déclare Mohammed Zaki.
Driss, éleveur, subit lui aussi les conséquences de la sécheresse: «il n’y a rien qui pousse ici cette année, du jamais vu. Si la pluie venait à tomber enfin, cela va profiter un peu au bétail, mais pour nos cultures, c’est trop tard», déplore-t-il. «Nous avons été heureux d’entendre l'annonce du plan d’urgence d’aide aux agriculteurs lancé par le Roi. Cela va nous permettre de traverser cette période difficile.»
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«Dans cette zone presque exclusivement bour, il n’a quasiment plus d’eau dans les puits. Les fellahs ici souffrent énormément, car ils se sont endettés pour préparer la saison. Heureusement, le Roi est à nos côtés pour nous aider à surmonter cette épreuve», explique Soufiane, agriculteur.
Le plan d’urgence exceptionnel lancé la semaine dernière à l’initiative du Roi Mohammed VI mobilise une enveloppe budgétaire de 10 milliards de dirhams, dont 3 milliards de dirhams provenant du Fonds Hassan II pour le développement économique et social.
Un budget de 6 milliards sera débloqué pour le financement et le réechelonnement des dettes des agriculteurs, et tout particulièrement ceux qui cultivent de petites parcelles, et un montant de 3 milliards de dirhams sera orienté vers les différentes activités touchées, dont l’élevage, en assurant l’approvisionnement du marché en aliments de bétail et produits vétérinaires -en quantités suffisantes et à des prix accessibles. Un autre volet de la somme consacrée à ce sauvetage, concerne quant à lui l'«assurance agricole» et va nécessiter une enveloppe budgétaire d'un milliard de dirhams.