Voici les détails du dispositif anti-sécheresse mis en place par Crédit Agricole du Maroc

Le siège social du Crédit Agricole du Maroc, à Rabat. 

Le siège social du Crédit Agricole du Maroc, à Rabat.  . DR

Crédit Agricole du Maroc (CAM) vient de dévoiler le dispositif d’atténuation des effets de la sécheresse et les impacts sur les agriculteurs, prévu par la Banque et ses filiales (Tamwil El Fellah). Les détails.

Le 21/02/2022 à 21h02

Crédit Agricole du Maroc a mis en place un ensemble de mesures visant à atténuer les effets de la sécheresse et leurs impacts sur les agriculteurs. Il s’agit de mettre en place une enveloppe additionnelle de 6 milliards de dirhams, traiter l’endettement des agriculteurs pour leurs échéances à venir et assurer un accompagnement financier des investissements innovants en matière d’eau d’irrigation, indique un communiqué du groupe.

Le premier axe du dispositif consiste notamment au financement des cultures printanières à travers le produit FILAHA RABIIYA. La banque accordera ainsi aux agriculteurs des périmètres adaptés, des financements adéquats pour l’installation et l’entretien des cultures printanières, (maraîchage, maïs, tournesol, melon, pastèque...).

Une partie de l'enveloppe sera également consacrée au financement et à l’entretien de l’arboriculture via le produit AL GHARS. Crédit Agricole du Maroc accordera aux arboriculteurs des financements pour continuer à assurer l’entretien nécessaire de leurs vergers, notamment l’irrigation, l’acquisition de fertilisants, les traitements phytosanitaires, entre autres, et ce, dans le but de réduire l’impact du déficit pluviométrique sur les activités arboricoles et de sauvegarder les futures productions.

Il s’agira en outre de contribuer au financement de la sauvegarde du cheptel via le produit LAKSIBA. Dans le but d’aider les éleveurs à sauvegarder leur cheptel et à pouvoir acquérir l’orge (2dh/kg) mis à leur disposition par les services du MAPMDREF au niveau des différents souks du Royaume, Crédit Agricole du Maroc leur accordera des crédits pour l’achat d’aliments de bétail.

L'enveloppe budgétaire devra également contribuer au financement de la reconstitution du cheptel laitier à travers le produit GENISSES. Afin de remédier à la situation actuelle des élevages laitiers caractérisés par la faiblesse des taux de naissances et la perspective de réduction des effectifs, CAM procèdera à la mise en place d’un produit spécifique dédié au financement de l’acquisition des génisses permettant la reconstitution du cheptel laitier. Il s’agira en outre de financer le comblement des besoins du marché national en céréales et en aliments de bétail et ce, en concertation avec les services du ministère chargé de l’Agriculture et selon des mécanismes de contrôle et de suivi arrêtés avec les services concernés.

Le deuxième axe du dispositif est relatif au traitement de l’endettement des agriculteurs pour leurs échéances à venir. Dans le but de soutenir les agriculteurs pendant cette campagne difficile, Crédit Agricole du Maroc procédera dans un premier temps, à la mise en place d’un moratoire.

Pour les petits agriculteurs opérant au sein de toutes les filières de productions agricoles, il sera procédé au traitement automatique suivant: report avec décalage d’une année des échéances des crédits échus et suspension des actions en justice anciennement intentées.

Pour les autres agriculteurs, la situation de leur endettement sera examinée, au cas par cas, et des facilités de paiement leur seront accordées selon leur capacité de remboursement.

Dans un deuxième temps et pour permettre aux agriculteurs de financer leurs campagnes à venir, un reprofilage de l’endettement sera étudié pour proposer des solutions optimales et réalistes, précise la banque.

Le dernier axe concerne l’accompagnement financier des investissements innovants en matière d’eau d’irrigation, fait savoir le communiqué, notant que CAM mettra en place, avec le ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts, des solutions innovantes pour financer des investissements, privés ou dans le cadre de partenariat public privé (PPP), visant à améliorer l’accès à l’eau d’irrigation et à en réduire le coût.

Ces financements peuvent concerner, au-delà des investissements classiques, des unités locales de désalinisation, notamment des ressources en eau provenant des nappes phréatiques saumâtres dans les régions de Doukkala et de l’Oriental, ou la reconversion à l’énergie solaire pour réduire le coût du pompage, conclut le communiqué.

Par Majda Benthami
Le 21/02/2022 à 21h02