Al Akhbar publie, ce lundi 6 janvier, en exclusivité, une interview de Yasmina Baddou suite aux accusations portées contre elle et selon lesquelles elle aurait transféré illégalement des fonds à l'étranger pour acheter un appartement à Paris. Dans cet entretien, l'ancienne ministre de la Santé et membre du comité exécutif de l'Istiqlal avance qu'elle ne cherche pas à être médiatisée. "Je me dis qu'il est honteux de parler de soi-même mais, cette année (2013), j'ai fait l'objet d'une farouche campagne. En réalité, elle avait commencé dès ma nomination à la tête du ministère de la Santé", soutient Yasmina Baddou.
Yasmina Baddou assume
Dans cette interview, la dirigeante istiqlalienne revendique le "droit d'acheter un appartement", ajoutant qu'en sa qualité d'avocate, à l'époque, "elle possédait les moyens d'acquérir ce type de bien dans un délai d'une année d'exercice et non pas au terme de six ans". Et de révéler que "le prix d'achat de l'appartement parisien, acquis en 1998, s'élève à 2 millions de francs français. La monnaie unique européenne n'était pas encore en vigueur". A en juger par ses propos, cet appartement a été acheté afin d'assurer de bonnes conditions à ses filles scolarisées en France. Selon ses propos, sa petite fille poursuit toujours ses études dans l'Hexagone. Pour Yasmina Baddou, "l'Etat a été gagnant dans la mesure où le montant de l'acquisition de ce bien immobilier est équivalent à celui de sa location". Et de rappeler la dotation en devises prévue dans la législation marocaine en ce qui concerne la scolarité des étudiants à l'étranger. Ainsi, les loyers et les charges y afférents peuvent être couverts en devises. Aucun plafond n’est prévu, mais un bail ou "tout document en tenant lieu" est exigé pour valider le transfert par la banque. En réponse à une question sur le marché relatif aux vaccins de la grippe aviaire, Yasmina Baddou a répondu qu'il s'agit "d'accusations graves", assurant que le processus ayant entouré ce marché avait été "totalement transparent". La polémique sur les conditions d'acquisition de l'appartement de Yasmina Baddou à Paris a pris une grande ampleur à un moment où l'attention de la vie politique du pays ne devrait pas être détournée vers autre chose que la mise en place rapide des réformes. Baddou a reconnu qu'elle est désormais en règle avec l'Office des changes sans pour autant livrer plus de détails. L'Istiqlal a décidé d'attaquer le chef du gouvernement en justice suite à ses insinuations accusatrices à l'encontre de Yasmina Baddou au Parlement. Seul l'avenir nous dira si cette démarche est pertinente.