Vidéo. Nasser Bourita considère comme «nul et non avenu» le communiqué fallacieux du CPS de l’Union africaine

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Le ministre des Affaires étrangères a réagi officiellement à la mascarade du Conseil de Paix et Sécurité et au communiqué, dicté par Alger, que le président kenyan a rendu public, en bafouant les procédures de l’organisation panafricaine.

Le 19/03/2021 à 19h58

Le Maroc a qualifié officiellement de nul et non avenu le communiqué fallacieux, publié suite à la 984e réunion du Conseil de Paix et sécurité (CPS) de l’Union africaine. Le ministre des Affaires étrangères a relevé que cette "réunion a été entachée de plusieurs irrégularités, suscitant beaucoup de points d'interrogations sur son contexte".

Nasser Bourita a par ailleurs précisé que "les débats au sein du Conseil ont montré que l'Afrique a une position claire qui est celle de soutenir les efforts des Nations unies pour trouver une solution à la question du Sahara marocain".

Le ministre estime que ce communiqué "est le fruit de manœuvres et d'irrégularités qui ont entaché les procédures de l’Union africaine" qui ont commencé bien avant ce "sommet", très restreint, tenu le 9 mars 2021, et sanctionné par un communiqué rendu public de manière unilatérale dix jours plus tard. "Pendant ce temps, au moins la moitié du Conseil avait rejeté par écrit ces conclusions sans que cela n’y change rien".

En fait, le président kenyan Uhuru Kenyatta, qui préside le CPS pendant ce mois de mars a procédé de manière unilatérale à la publication, dans une violation flagrante et sans précédent du manuel concernant les méthodes de travail du CPS, endossé par les chefs d’Etat, particulièrement dans ses paragraphes 56 et 57, qui prévoit une réunion formelle pour discuter de la formulation d’un communiqué de presse en cas de divergence.

Kenyatta a choisi de bafouer les règles de l’organisation panafricaine, juste pour servir l’agenda algérien, qui s’acharne à attiser les tensions au Sahara marocain. Mohamed Gaki, le commissaire de l’Union africaine, a dénoncé devant l’auditoire les basses manœuvres du commissaire du département paix et sécurité, l’Algérien Smaïl Chergui connu pour sa "marocophobie" et qui avait tout fait pour organiser ce sommet à trois jours de sa fin de mandat.

"Il faut en finir avec les manœuvres du commissaire Chergui qui nous mettent devant le fait accompli. Je n’ai eu de cesse d’insister sur la nécessité de laisser la troïka faire son travail et arrêter de vouloir inventer des mécanismes à chaque réunion", a lancé en substance Moussa Faki durant son intervention.

C’est donc légitimement que "le Maroc ne se sent ni intéressé, ni concerné par ce communiqué", comme le souligne Nasser Bourita. Le dossier est à l'ONU et la troïka est le mécanisme par lequel l'UA soutient les efforts de la communauté internationale. L’organisation panafricaine doit prendre en compte la position des deux tiers des pays membres qui soutiennent la marocanité du Sahara.

Quoi qu’il en soit ce "document", rendu public le 18 mars dernier, est immanquablement voué à devenir caduc. Pas moins de sept Etats s’apprêtent à le rejeter estimant qu’il n'a aucune valeur juridique et que son adoption met en jeu la crédibilité d’une institution tenue de respecter les règles et de ne pas rééditer d’anciennes pratiques qui renvoient au passé.

Nasser Bourita a réagi à cette mascarade, ce vendredi 19 mars 2021, à Rabat lors d'un point de presse tenu conjointement au siège du ministère des Affaires étrangères avec son homologue de Guinée (Conakry), Ibrahima Khalil Kaba. Le chef de la diplomatie guinéenne a déclaré qu'il est porteur d'un message du président guinéen, Alpha Condé au roi Mohammed VI.

Il a mis en exergue "l'excellence" des relations qui existent entre les deux pays dans tous les domaines. La preuve que le Maroc compte des partenaires fiables sur le continent et qui ne se permettent pas de servir un agenda, connu de tous, quitte à mettre leur pays au ban des nations africaines.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Benmini
Le 19/03/2021 à 19h58