L’opération menée par les FAR, vendredi 13 novembre dernier, visant à restaurer la libre circulation civile et commerciale au passage d’El Gueguerat est porteuse de plusieurs enseignements.
«L’opération du 13 novembre intervient à un moment particulier pour le Maroc, où nous sommes en train d’assister au passage de témoin à une nouvelle génération de responsables et à une nouvelle conscience nationale», souligne Hassan Benaddi. Selon lui, l’épreuve d'El Guerguerat vient démontrer que la détermination du peuple marocain reste indéboulonnable à l’égard du dossier du Sahara.
Benaddi compare cet élan de mobilisation suscité par l’évènement d'El Guerguerat à l’ambiance qui régnait au Maroc pendant les années 1960-1970. «La Marche verte a été l’acte déterminant pour passer d’une phase à une autre. Tout le monde était mobilisé pour ce combat autour de la cause nationale», se rappelle Hassan Benaddi qui dirigeait à l’époque la rédaction d’un quotidien édité par la centrale syndicale, l’Union marocaine du travail (UMT).
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«On ne peut pas imaginer le Maroc coupé de ses racines africaines. La politique menée le Roi Mohammed VI, avec cette ouverture sur l’Afrique, montre que le peuple marocain est conscient qu’il est enraciné en Afrique. L’affaire du Sahara a été inventée avec l’idée de trouver le moyen de couper ce Royaume [de ses racines africaines] qui a tellement résisté à la poussée impérialiste», explique l’ex-secrétaire général du PAM.
«Le pari de Boumédiène et de Bouteflika, qui disaient que le Maroc va s’effondrer sous l’effet des problèmes sociaux, d’un divorce avec la jeunesse, n’a finalement pas fonctionné», ajoute-t-il, en constatant que l’épisode d’El Guerguerat a eu le mérite de revivifier le défi et le consensus national autour de la question du Sahara.
«Les Marocains s’expriment, manifestent, s’opposent, discutent, mais dès qu’il s’agit de l’intégrité territoriale, ils parlent tous de la même voix. L’affaire du Sahara est consubstantielle à l’existence du Maroc en tant qu’entité», insiste Hassan Benaddi, qui se dit impressionné par la mobilisation des jeunes des partis politiques au lendemain de l’opération des FAR.
«Ils étaient même plus présents que les états-majors de leurs partis», affirme Hassan Benaddi.