Interrogé longuement sur l’instauration brusque, par le ministre Chakib Benmoussa, d'une limite d’âge fixée à 30 ans pour accéder aux concours de recrutement de son département, le porte-parole du gouvernement a indiqué que cette mesure visait à encourager et à accompagner un processus de promotion de l’enseignement au Maroc, estimant que ce secteur requiert des réformes urgentes et profondes. «Il est temps de développer ce secteur en matière de jeunesse de ses cadres, de pédagogie et de formation efficace au profit des enfants de ce pays», a insisté Mustapha Baitas, citant une étude qui classe le Maroc à la 120e place en matière d’éducation nationale, ce secteur restant à la traîne par rapport à d’autres pays du même niveau économique.
Ainsi, selon le ministre, «30% des jeunes de 15 ans au Maroc ne savent ni lire, ni écrire», ajoutant que la mesure se donne une noble mission, celle de «donner une nouvelle impulsion à l’éducation nationle afin de renforcer ce secteur en ressources humaines performantes, capables d’œuvrer et de produire efficacement aussi longtemps que possible».
«Embaucher un enseignant à un âge tardif, à40 ans par exemple, ne sert ni l’Etat, ni l’enseignant, ni les parents d’élèves et avec une retraite faible à 60 ans, cet enseignant risque de vivre dans le besoin», a indiqué le ministre. «Débuter jeune et produire efficacement serait d’une grande utilité pour la société», a estimé Mustapha Baitas.
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Un point positif adopté aujourd’hui par le Conseil de gouvernement a concerné, quant à lui, l’élargissement, via un décret, de la protection sociale à de nouvelles catégories professionnelles libérales. Cet élargissement, qui concerne notamment les médecins généralistes, les dentistes, les pharmaciens et les notaires, bénéficiera à près de 200.000 personnes qui pourront adhérer au régime de l'assurance maladie obligatoire (AMO).
Cet élargissement vient s’ajouter à celui decréter la semaine dernière par le gouvernement et qui a concerné près de 3 millions d’autres bénéficiaires de l’AMO et de la CNSS.
Enfin, sur le plan économique, Mustapha Baitas a évoqué la nouvelle Charte de l’investissement en cours d’élaboration par le gouvernement. Ainsi, a-t-il précisé, «lors du conseil du gouvernement, un exposé relatif à l'élaboration d'une nouvelle Charte de l'investissement, qui remplacera celle qui date de 1996, a été présenté par Mohcine Jazouli, ministre délégué auprès du chef de gouvernement chargé de l'Investissement, en vue de son adoption prochainement par l’Exécutif».
Cet Charte va constituer un pilier de la stratégie économique du pays, car il vise à «promouvoir les investissements privés». «L’Etat assure actuellement un budget de 245 milliards pour les investissements publics par an, mais le gouvernement aspire à augmenter les investissements privés», a-t-il ajouté. Le Maroc, s’est-il félicité, «est le pays de la région le plus attractif».