Quand un terroriste, menteur invétéré, rencontre une escroc. Les deux pour débiter allégation sur affabulation. C’est ce qui est arrivé il y a deux jours quand Dounia Filali, qui a fui en Chine, a tendu le crachoir au dénommé Ali Aarrass, le tristement célèbre membre du mouvement terroriste Harakat Al Moujahidine bi Lmaghrib (Le mouvement des moudjahidines au Maroc).
Et comme il se trouve toujours des gens sensés, et de vrais repentis, c’est Abderrazak Soumah qui répond aux deux escrocs.
«Vous n’avez pas donné la parole à un terroriste repenti qui s’est réconcilié avec lui-même, avec la société et avec sa religion (…). Vous avez donné la parole à quelqu’un qui, après avoir purgé sa peine et être parti à l’étranger est passé au jihad médiatique», répond Abderrazak Soumah qui a été l’un des émirs fondateurs du Mouvement des moudjahidines au Maroc.
«Vous travaillez pour le même agenda: ternir l’image du pays et l’histoire retiendra que vous avez (Dounia Filali, Ndlr) soutenu des personnes qui avaient des visées criminelles contre les intérêts du pays», accuse Abderrazak Soumah dans une vidéo diffusée sur sa chaîne YouTube.
Et à Abderrazak Soumah de lister une série des contradictions de Ali Aarrass. Ali Aarrass a été arrêté en Espagne en 2008 et livré au Maroc en 2010 quand Soumah a été interpellé en 2012. De ce fait, explique ce dernier, Aarrass avait tout déballé aux enquêteurs. De son plein gré et sans aucune contrainte, précise Abderrazak Soumah.
«Rien n’a été inventé. Nous avons signé les procès-verbaux sans avoir été maltraités à aucun moment», ajoute-t-il. «Quarante personnes auraient-elles menti d’après toi? C’est de la couardise de ta part. Il ne faut pas fuir ses responsabilités et dire que tu n’as rien fait. Es-tu tombé du ciel?», s’interroge Abderrazak Soumah qui demande à Ali Aarrass de faire la lumière sur les avoirs du Mouvement des moudjahidines au Maroc dont il était le dépositaire alors que d’anciens membres "crèvent la dalle" après avoir quitté la prison.
Ce n’est pas la première fois que Abderrazak Soumah prend sur lui de répondre aux allégations de Ali Aarrass. Dans un précédent témoignage, il avait révélé le rôle, de premier ordre, qu’il jouait au sein de leur mouvement.
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Ali Aarrass était plus qu’un responsable de la logistique de ce mouvement démantelé par les autorités marocaines au début des années 2000. Ancien soldat de l’armée belge, il a mis son expérience militaire au service des funestes plans du mouvement. C’était l’artificier du groupe, celui qui fournissait les armes à feu et formait à leur maniement.
Il avait d’abord assuré l’acheminement d’armes au Maroc. "Aarrass est celui qui a introduit les premières armes à feu découvertes par les autorités, en 2003, à Berkane. Parmi ces armes, il y avait deux kalachnikovs et deux pistolets ainsi que des munitions. C’est également lui qui a introduit deux pistolets automatiques saisis à Tanger. Et c’est lui qui a fourni les armes qui ont été derrière notre arrestation dans l’arrière-pays de Tiflet", témoignait Abderrazak Soumah.
"Notre mouvement armé visait à semer la chaos par une confrontation avec le régime par le biais d’opérations sanguinaires avec des explosifs, des assassinats et des vols. Grâce à Dieu, nous n’avons pas réussi", ajoutait le djihadiste repenti dans son précédent témoignage.
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Arrêté à Melilla, le 1er avril 2008, en vertu d’un avis de recherche datant de 2003 et transmis à Interpol, Ali Aarrass avait été remis aux autorités marocaines en décembre 2010. Il avait ensuite été condamné, en 2011, à 15 ans de prison. Une peine ramenée à 12 ans, une année plus tard par la Cour de cassation. Libre en 2020, il est reparti en Belgique pour commencer une véritable guerre médiatique contre le Royaume et ses institutions.
«Nous serons toujours là pour démonter vos mensonges et contrer votre jihad médiatique», lance, en conclusion, Abderrazak Soumah à Dounia Filali et Ali Aarrass.