Terrorisme: le conseil de deux jihadistes repentis à Ali Aârrass

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Revue de presseKiosque360. Après 30 d’action clandestine et un crochet par la prison, deux anciens dirigeants d’un mouvement jihadiste, démantelé en 2012, adressent un conseil à Ali Aârass. Le chemin sur lequel il s'est engagé ne mène à rien.

Le 28/04/2021 à 19h56

Ali Aârass doit se repentir. Il doit mettre fin à son entêtement, reconnaître ses erreurs et se remettre sur le droit chemin. C’est un conseil adressé par deux anciens jihadistes à cet ancien détenu terroriste. Pour les deux jihadistes, cet entêtement du Belgo-marocain sert avant tout les intérêts des ennemis du Maroc, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du jeudi 29 avril. Ainsi, Abderrazak Soumah, ancien émir du «Mouvement des moujahidine», a mis en garde Ali Aârass contre le risque que son entêtement soit exploité par les ennemis de son pays, qui vont utiliser ses propos pour nuire à ses intérêts.

Après tout, c’est une voie qui ne mène à rien, explique Soumah. «Pendant trente ans, nous avons essayé de tenir tête à l’Etat qui, lui, dure depuis plus de 1.200 ans. Nous avons joué contre l’Etat et nous avons perdu à la fin», explique-t-il dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux et que le quotidien a reprise. «Nous avons appris que le chemin sur lequel nous nous sommes engagés, le chemin de la clandestinité, laisse des séquelles», poursuit cet ancien émir de la cellule jihadiste démantelée au début des années 2010.

Le jihadiste affirme avoir appris également, de par son expérience et celle de ses compagnons, que la patrie finit par tout pardonner, à condition que l’on procède aux révisions qu’il faut et que l’on décide de ne pas réitérer les erreurs du passé. C’est pour cela que, tout en évoquant le passé sombre de Ali Aârass, il lui conseille de reconnaître ses erreurs et de mettre fin à ses agissements contre son pays. Ce que Aârass considère comme la défense des droits de l’Homme peut facilement être récupéré par les ennemis de la nation pour lui nuire.

Dans cette vidéo diffusée il y a quelques jours, écrit le quotidien, Mohamed Bounchouchen, un des dirigeants de la cellule des jihadistes marocains démantelée en 2012, affirme que les membres de cette organisations étaient sur le point de perpétrer des attentats terroristes à l’aide des armes introduites dans le pays par Ali Aârass. Les armes en question ont d’ailleurs été saisies lors du démantèlement de cette organisation. 

D’après Mohamed Bounchouchen, qui a rejoint l’organisation terroriste en 1981 à Paris, ses membres ont agi dans la clandestinité pendant plusieurs années. Ils ont également visité plusieurs pays, dont le Liban où ils ont été entraînés au maniement des armes. Ils sont rentrés clandestinement au Maroc en 2001 et ont continué leur entraînement dans l’utilisation des armes dans la région de la Tafoughalt, poursuit-il. M. Bounchouchen, souligne le quotidien, a rencontré Ali Aârass en 2004 et ce dernier lui avait proposé de lui fournir davantage d’armes qu’il se chargerait de faire introduire dans le pays.

La proposition a été rejetée et Bounchouchen a signifié à son interlocuteur que lui et son équipe avaient procédé à des révisions radicales de leurs convictions idéologiques. Il lui a affirmé clairement qu’ils ne souhaitaient plus continuer sur la même voie de la destruction et du terrorisme. D’après Al Ahdath Al Maghhribia, Mohamed Bounchouchen a été arrêté et emprisonné en 2012. Et, concernant sa réclusion, il affirme n’avoir jamais été soumis à quelque forme de torture que ce soit. Pourtant, souligne-t-il, il n’a jamais livré les noms de ses compagnons.

Aujourd’hui, les deux jihadistes auteurs de la vidéo affirment avoir perdu une grande partie de leur vie pour rien. Non seulement ils voulaient affronter l’Etat en vain, mais le pire est qu’ils ont, durant des années, continué à collecter, pour l'organisation, de l’argent qu’ils remettaient à Ali Aârass. Des années plus tard, ils sont toujours dans la précarité et recherchés, notamment en France, alors que lui, avec tout cet argent, mène la belle vie.

Par Amyne Asmlal
Le 28/04/2021 à 19h56