Vers des élections anticipées dès 2020? Avec quelles coalitions et quel mode de scrutin?

Nabil Benabdallah et Nizar Baraka, respectivement SG du PPS et du Parti de l'Istiqlal. 

Nabil Benabdallah et Nizar Baraka, respectivement SG du PPS et du Parti de l'Istiqlal.  . DR

Revue de presseKiosque360. Trois partis de l’ancienne Koutla démocratique tentent de retrouver leur unité d’antan en se consultant tous azimuts. Istqlal, PPS et USFP prônent une nouvelle alternance après dix ans de domination des islamistes. Ils ne verraient pas d’un mauvais oeil des élections anticipées.

Le 23/02/2020 à 22h22

Hier encore improbable, une éventuelle future alliance entre les conservateurs islamistes du Parti de la justice et du développement (PJD) et les modernistes du Parti authenticité et modernité (PAM), annoncée aujourd’hui comme «pas impossible», aura au moins eu le mérite de réveiller les autres partis de l’échiquier politique.

Selon le quotidien Assabah qui, dans son édition de ce lundi 24 février, consacre tout un dossier à ce "réveil des partis", d’intenses consultations entre de nombreux partis politique seraient actuellement en cours dans les coulisses. Les échos laissent entendre que des élections anticipées seraient les bienvenues durant l’hiver 2020. Cet appel viendrait en fait de trois partis de l’ancienne Koutla. L’Istiqlal, le Parti du progrès et du socialisme et l’Union socialiste des forces populaires estiment non seulement qu’une nouvelle alternance qui écarterait le PJD du gouvernement est nécessaire, mais également qu'elle doit se faire le plus vite possible.

En effet, selon ces trois partis, dès que Chakib Benmoussa remettra sa copie sur le nouveau modèle de développement, une nouvelle majorité devrait immédiatement se former pour mettre à exécution la nouvelle feuille de route et tourner la page des blocages et des divisions politiques qui ont marqué les deux mandats du PJD à la tête du gouvernement. Ils seraient même en train de mettre sur pied une plateforme commune en vue de proposer une alternative visant à dépasser les blocages politiques actuels.

Pour ce faire, Abdelkbir Zahoud (Istiqlal) sera désormais le coordinateur de cette remise à flots de la Koutla, dont la mission commencera d’abord par le renforcement des rangs de l’USFP où l'on parle de la probable émergence d’une nouvelle direction menée par de jeunes quadras comme Reda Chami ou Ali Bouabid.

Selon des sources qui se sont confiées à Assabah, des «réglages» seront néanmoins nécessaires avant ces élections anticipées. Il s’agit d’abord de la modification de l’article 47 de la Constitution, en vue de permettre au roi de choisir le chef du gouvernement au sein du parti arrivé premier aux élections ou (nouveauté) au sein d’un parti quelconque pouvant constituer une majorité homogène. De même, la journée du dimanche remplacera celle du vendredi comme jour de scrutin, et ce afin de sortir le politique de la connotation religieuse de cette dernière journée. Nouveau découpage des circonscriptions électorales et changement du mode de scrutin ont été également, entre autres propositions, parmi les demandes formulées par les trois partis de la Koutla.

D’ailleurs, dans un autre dossier sur le même thème, le quotidien Al Akhbar rapporte qu’une nouvelle carte électorale est en train de se dessiner à travers la révision des lois électorales. En attendant, le quotidien note que la redynamisation en cours de la Koutla démocratique serait due au rapprochement présumé entre le Tracteur et la Lampe.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 23/02/2020 à 22h22