Une nouvelle loi pour conjuguer bien-être animal et sécurité des citoyens

Mustapha Baitas, porte-parole du gouvernement, à Rabat le 10 juillet 2025.

Le 10/07/2025 à 17h26

VidéoPour la première fois, le Maroc s’apprête à instaurer une législation qualifiée d’«équilibrée», conciliant entre protection des chiens errants et préservation de la sécurité sanitaire publique. Inspiré des recommandations de l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA), ce projet de loi a été adopté par le Conseil de gouvernement lors de sa réunion du 10 juillet.

Les autorités marocaines s’apprêtent à encadrer le phénomène des chiens errants par un projet de loi dédié. Présenté par le ministre de l’Agriculture, Ahmed El Bouari, dont le département forme les vétérinaires intervenant sur le terrain, ce texte vise à offrir un cadre réglementaire à une problématique devenue préoccupante à l’échelle nationale.

Le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baïtas, a confirmé l’existence de ce projet sans en dévoiler les détails, précisant toutefois qu’il répond à un enjeu de santé publique et de sécurité collective. «Le phénomène des animaux errants est désormais l’un des défis majeurs, nécessitant des mesures urgentes de la part de l’État», a-t-il déclaré, insistant sur ses effets directs sur la tranquillité des citoyens.

Dans cette optique, l’État prévoit de prendre en charge, de manière progressive, la création de centres régionaux spécialement conçus pour accueillir ces animaux. Ces structures auront pour mission, entre autres, de procéder à leur stérilisation, dans le cadre d’une gestion plus encadrée et respectueuse du bien-être animal.

Cette orientation rejoint les appels de nombreuses associations de protection animale, qui exhortent les pouvoirs publics à abandonner les pratiques répressives au profit de solutions durables et éthiques, axées sur la stérilisation et la sensibilisation.

Bien qu’aucune annonce officielle n’ait encore été faite, des sources concordantes indiquent que les pouvoirs publics envisagent de mobiliser un budget de plusieurs milliards de dirhams pour faire face durablement au phénomène des chiens errants. Une mobilisation d’autant plus stratégique que le Maroc se prépare à accueillir, aux côtés de l’Espagne et du Portugal, la Coupe du monde de football en 2030.

Lors de son dernier point de presse, le porte-parole du gouvernement a souligné que «la prolifération anarchique de ces animaux dans les espaces publics constitue une source préoccupante de transmission de maladies infectieuses graves, un facteur d’accidents de la circulation, ainsi qu’un danger réel pour la sécurité des personnes».

Au-delà de l’aspect sanitaire et sécuritaire, le projet de loi adopté le 10 juillet vise également à garantir une prise en charge digne de ces animaux. Il entend «les protéger contre les maladies et les menaces qui les guettent», à travers notamment la création de centres régionaux d’accueil adaptés, inscrits dans une logique de bien-être animal.

Le porte-parole du gouvernement a précisé que ce projet de loi vise à établir un cadre législatif équilibré, permettant de concilier la sécurité des citoyens et la protection des animaux errants – en particulier les chiens – tout en s’inspirant d’expériences internationales et des recommandations de l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA).

Répondant implicitement aux critiques formulées par certaines associations et voix citoyennes, Mustapha Baïtas a souligné que le texte entend poser une équation essentielle: comment assurer la sécurité des personnes tout en garantissant une prise en charge respectueuse et humaine des animaux errants?

Il a ajouté que plusieurs centres seront créés dans le cadre de ce dispositif, conformément aux dispositions prévues par la loi organique relative aux collectivités territoriales.

Le projet de loi, adopté en Conseil de gouvernement, sera prochainement soumis au Parlement pour discussion et adoption.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Mennan
Le 10/07/2025 à 17h26