Une guerre économique aux frontières avec Sebta et Melilla

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Revue de presseKiosque360. Les dirigeants du gouvernement espagnol et les responsables des présides occupés se sont réunis pour faire face à la crise qui sévit depuis la fermeture des postes-frontières. Les chefs des gouvernements de Sebta et Melilla appellent à une riposte vigoureuse contre ce blocus économique.

Le 18/02/2020 à 18h59

La fermeture par le Maroc des frontières entre les deux présides occupés, Sebta et Melilla, et les conséquences économiques qui en découlent ont fait l’objet de plusieurs réunions de crise, lundi dernier, en Espagne. Le dirigeant du parti populaire (opposition), Pablo Casado, ainsi que les responsables des deux villes occupées, ont longuement discuté de la question avec le chef du gouvernement, Pedro Sanchez. Le président de la ville de Melilla, Juan Imbroda et son homologue de Sebta, Eduardo de Castro, s’étaient réunis, par ailleurs, dans un palace de Malaga pour élaborer, ont-ils dit, une stratégie commune contre le blocus économique décidé par le Maroc en août 2019. Ces restrictions, ajoutent-ils, ont atteint leur summum, la semaine dernière, avec l’interdiction de l’accès à Sebta de plusieurs tonnes de poisson que le Maroc livrait quotidiennement au marché de la ville. Au cours de ce sommet qui a rassemblé plusieurs responsables gouvernementaux et locaux, l’un des dirigeants de Sebta a déclaré que l’objectif de cette réunion était de répondre vigoureusement aux mesures prises par le Maroc.

Par ailleurs, le premier responsable du préside occupé de Sebta cherche à convaincre le président du gouvernement central, Pedro Sanchez, de prendre les mesures nécessaires pour «ne pas hypothéquer la ville et, par ricochet, rendre son avenir tributaire des décisions prises de l’autre côté des frontières de Taraja». Les participants à la réunion de Malaga ont demandé au gouvernement central de fournir aux deux villes les moyens nécessaires pour faire face à la crise. Ils ont également proposé le durcissement de la position espagnole par l’imposition du visa à tous les citoyens marocains, y compris les habitants du «Grand Tétouan» (Tétouan, M’diq et Fnideq) et de Nador.

Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du mercredi 19 février, qu’au cours de la réunion marathonienne de lundi dernier, la plupart des intervenants ont menacé de riposter fermement aux multiples tentatives unilatérales de fermeture des frontières. Des menaces qui présagent d’une «guerre chaude» sur les deux postes-frontières, une guerre dont les premières victimes seront les personnes qui fréquentent ces points de passage. Pour sa part, le chef de l’opposition, Pablo Casado, a informé le chef du gouvernement de la situation critique qui prévaut dans les deux présides après le blocus imposé par le Maroc. 

En l'absence de tout dialogue entre les deux pays, la tension ne cesse de monter aux abords des deux postes-frontières. D’autant que les autorités marocaines ne se sont pas contentées d’interdire la contrebande puisqu’elles ont bloqué le passage aux voyageurs, dont les MRE et les Marocains de Sebta.

Par Hassan Benadad
Le 18/02/2020 à 18h59