Elle a beau être la plus grande commune du pays, il n’en demeure pas moins que ces finances sont au plus mal. Selon Ahmed Brija, président de la Commission des équipements publics et chef du groupe des élus du PAM au Conseil de la ville de Casablanca, la ville devrait accuser un déficit de plus d’un milliard de dirhams l’année prochaine.
Dans son édition du mercredi 8 novembre, Assabah explique que l’élu s’est basé sur les données du projet de budget du Conseil de la ville présenté en octobre dernier. La même source fait remarquer que le montant de ce déficit équivaut au financement complémentaire contracté auprès de la Banque mondiale il y a plus d’un an, afin d’achever des projets dont le but était de renforcer les ressources de la ville et la digitalisation.
Ahmed Brija a tenu à préciser, lors d’une intervention faite justement lors de la discussion du budget de la ville pour 2024, que le niveau du déficit attendu est trop important. Il a, dans ce cadre, fait appel à une mobilisation générale au sein du Conseil de la ville, afin de trouver des solutions concrètes pour éviter qu’un tel niveau ne soit réellement atteint. De même, l’élu a insisté sur le rôle important des services concernés afin d’optimiser la collecte des ressources, et ce bien entendu sous la supervision des vice-présidents du Conseil.
Comme le rapporte Assabah, les prévisions tablent, pour 2024, sur des recettes de 4,5 milliards de dirhams pour la ville de Casablanca. Ce chiffre est en quasi-stagnation en 2023, où le montant arrêté dans le budget de la ville avait pour la première fois depuis 2018 atteint les 4,2 milliards. Malgré ce niveau élevé, la lourdeur des dépenses que doit supporter le Conseil de la ville, particulièrement les dépenses courantes et obligatoires, ainsi que les dépenses relatives à la gestion de la ville, empêche cette dernière de dégager un excédent permettant de financer des projets d’équipement.
Dans ce contexte, Casablanca se retrouve avec un déficit budgétaire de plus d’un milliard de dirhams, que la ville devra financer. Et encore, pour une majorité d’élus, ce montant est loin afin de permettre de réaliser tous les projets nécessaires aptes à répondre aux besoins des Casablancais, y compris ceux sur lesquels la ville est engagée dans le cadre de son plan d’action. Le bureau de la mairie espère atteindre une croissance continue des recettes de l’ordre de 10% chaque année d’ici 2028, afin de mobiliser les financements nécessaires. Mais, en parallèle, il faut se rappeler que la ville continue de supporter des dépenses importantes relatives à des charges de dettes, des redevances à des sociétés, ainsi qu’à des jugements prononcés contre la mairie. Ces dépenses, ainsi que celles représentant un caractère obligatoire, pèseraient plus du tiers du budget de Casablanca.