UC: un "putsch blanc" en gestation contre Mohammed Sajid

Ex-maire de Casablanca, Mohamed Sajid est désormais aussi l'ex-secrétaire général de l'Union constitutionnelle. Son successur, Mohamed Joudar, a été élu au cours du sixième congrès du parti, à Rabat, le 1er octobre 2022. 

Ex-maire de Casablanca, Mohamed Sajid est désormais aussi l'ex-secrétaire général de l'Union constitutionnelle. Son successur, Mohamed Joudar, a été élu au cours du sixième congrès du parti, à Rabat, le 1er octobre 2022.  . DR

Revue de presseKiosque360. Des dirigeants de l’UC se sont réunis, mardi dernier, à Kénitra, pour déloger Mohamed Sajid de son poste de secrétaire général. A Fès, le président du Conseil de la région de Draâ-Tafilalet, Habib Choubani, est poursuivi en justice après avoir échappé à plusieurs tentatives de révocation.

Le 13/01/2021 à 21h11

La ville de Kénitra a abrité, mardi dernier, une réunion des dirigeants de l’UC parmi lesquels se trouvaient, notamment, Abdellah El Ferdaous et Driss Radi. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du jeudi 14 janvier, que cette réunion a été consacrée aux préparatifs de la tenue du Conseil national du parti. Sauf que des sources autorisées indiquent que l’objectif de cette réunion était d’accélérer le processus de révocation du Secrétaire général du parti, Ahmed Sajid, qui cherche à rempiler pour un nouveau mandat. Mais son ancien ami, Abdellah El Ferdaous, ce vieux routier qui a cohabité avec plusieurs chefs de l’UC, s’oppose à cette idée pour la bonne raison qu’il aspire lui-même à occuper ce poste. 

Une ambition qui a été validée par un accord secret avec Driss Radi, considéré comme l’homme fort du parti vu, notamment, son poids électoral qui s’étend au-delà de la région de Rabat-Salé-Kénitra. La commission préparatoire a ainsi décidé la tenue du Conseil national le 6 février à Kénitra, dans le but de fixer une date pour l’organisation du congrès national de l’UC. Un rendez-vous qui permettra à Abdellah El Ferdaous de concrétiser le rêve qu’il caresse de prendre la tête du parti depuis qu’il était le bras droit de l’ex-secrétaire général de l’UC, Mohamed Labied.

Pour sa part, le quotidien Al Akhbar aborde, dans son édition du jeudi 14 janvier, les péripéties juridiques et judiciaires du président de la région de Draâ-Tafilalet, Habib Choubani, qui fut l’objet de plusieurs tentatives de révocation. Aujourd’hui, le dirigeant du PJD est poursuivi en justice après que l’opposition a porté plainte contre lui pour dilapidation des deniers publics. Selon des sources autorisées, la brigade régionale de la police judiciaire chargée des crimes financiers de Fès a soumis le dossier de Habib Chaoubani au substitut du procureur du roi près la Cour d’appel de Fès. Il faut rappeler que le parquet général avait donné ses instructions à la police judiciaire pour ouvrir une enquête sur les dysfonctionnements qui ont émaillé la gestion financière du Conseil de la région depuis sa constitution en 2015. Les enquêteurs de la section des crimes financiers avaient alors entendu Habib Choubani ainsi que deux de ses adjoints, en l’occurrence Bayoussef Amenzou (MP) et Abdallah Saghiri, ancien parlementaire du PJD.

Les mêmes sources indiquent que l’opposition avait déposé une plainte auprès du parquet général le 15 janvier 2018, accusant le président de la région de dilapidation des deniers publics. La plainte évoque notamment des sommes considérables dépensées dans des indemnités de déplacement et des frais de repas octroyés à des associations sportives. Or, expliquent les plaignants, le budget de la région ne comporte pas de postes de dépenses réservés aux clubs sportifs. L’enquête de la police judiciaire s’est concentrée sur l’acquisition de 150 bus scolaires, dont le coût a atteint 60 millions de dirhams. Ce marché a été accordé à des sociétés appartenant à l’épouse d’un parlementaire de la province de Tata et à un autre élu originaire de Tan tan. Cette transaction avait suscité un tollé général au sein des élus de la région. A tel point que l’ancien directeur des services du Conseil avait refusé de réceptionner les bus, arguant du fait que cela ne relevait pas des prérogatives de la région.

Par Hassan Benadad
Le 13/01/2021 à 21h11