Dans L’Écho d’Oran daté du dimanche 7 septembre dernier, en page 15, on lit textuellement ce qui suit– et je reproduis telles quelles les fautes de frappe (ou de malveillance?):
«En prévision du match face à la Guinée prévu ce lundi à 17 h 00, les Verts rallieront Casablance (sic) aujourd’hui. Ils séjourneront (sic– manque un ‘y’ avant ‘séjourneront’) quelques heures seulement. Ils seront sur place aujourd’hui en début d’après-midi, s’entraineront (sic– au lieu de s’entraîneront, avec un petit chapeau sur le i) sur le terrain principal à l’heure du match (17 heures) et quitteront Casablanca juste aprés (sic– au lieu de après) le match contre la Guinée à bord d’un avion affrété par la fédération.»
Le titre de cet entrefilet est: LES VERTS À CASBLANCA (sic) AUJOURD’HUI
Qu’on me permette quelques remarques.
En quatre lignes seulement, le plumitif a commis quatre fautes. Une faute par ligne. À l’école, le cancre qui aurait remis une copie aussi bâclée écoperait d’un zéro pointé et d’un bonnet d’âne.
Pour un descendant de ceux qui se proclamaient naguère ‘deuxièmes francesse‘, le nif vibrant d’une fierté mal placée, ça fait désordre, une faute par ligne.
Cela dit, j’ai un doute. Peut-on être nul au point de mal orthographier, deux fois sur trois, «Casablanca», nom connu dans le monde entier ne serait-ce que par le titre du fameux film de Michael Curtiz, sorti en 1942?
Casablance, Casablanca, Casblanca dans le même paragraphe… Vraiment, j’ai un doute. Et si c’était tout simplement de la malveillance? On imagine bien le dialogue entre un âne et son âne+1.
- J’ai une idée, chef. Et si j’estropiais volontairement le nom de la capitale économique de nos voisins, juste pour faire la nique aux Merrok?
- Génial, coco. Fonce. Tu seras augmenté d’un bidon d’huile et d’un pneu.
La tonalité générale de l’article m’incite à penser ainsi. Son auteur semble obsédé par l’idée que l’équipe nationale algérienne ne restera pas longtemps au Maroc. Il halète: «Ils séjourneront quelques heures seulement. Ils seront sur place aujourd’hui en début d’après-midi (…) et quitteront Casablanca juste aprés.»
Quel est exactement le message ici? Il faut rassurer les lecteurs algériens? La propagande des généraux qui dirigent le pays– et dont l’Écho d’Oran est un fidèle porte-voix– leur a tellement dit pis que pendre du Maroc qu’ils s’y croient en danger?
À notre tour de les rassurer: les «Verts», comme tout Algérien paisible, ne sont en danger que d’une chose: être bien reçus par les Marocains, jouir d’une nourriture succulente et dormir dans un hôtel de luxe, dans une ville moderne.
Malveillance, donc, du pisse-copie de l’Écho? Peut-être. Le «rasoir de Hanlon» suggère bien une autre possibilité. Il s’exprime ainsi: «Ne prenons pas pour de la malveillance ce qui est peut-être simplement de la bêtise.» En somme, il ne faut pas attribuer des intentions malveillantes à quelqu’un si une explication plus simple, comme l’ignorance ou l’incompétence, suffit à expliquer son comportement.
La pire des hypothèses serait que, dès qu’il s’agit de parler du Maroc, les journalistes de L’Écho d’Oran soient à la fois ignorants, incompétents et malveillants. Mais je crois qu’on peut écarter cette hypothèse.
En effet, s’ils cumulaient toutes ces tares, ils ne seraient pas journalistes, ils seraient fonctionnaires du ministère algérien des Affaires étrangères, au service exclusif non pas de leur pays mais du Polisario.












