Déjà quand la nature est relativement «clémente», la vie dans les camps de Tindouf est insupportable. Des décennies de séquestration, d’isolement et de silence imposé par l’Algérie aux habitants de ces camps en ont fait un véritable enfer, écrit le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du lundi 23 mai.
Et quand les conditions climatiques se dégradent, la situation devient inqualifiable. C’est d’ailleurs ce qui s’est passé il y a quelques jours lorsqu’une tempête de sable d’une rare violence s’est abattue sur ces camps dans lesquels est retenue contre son gré la population sahraouie.
Les images du désastre provoqué par cette tempête ont vite fait le tour des réseaux sociaux, relève le quotidien. Des tôles qui faisaient auparavant office de toiture de «bâtiments officiels» ont été arrachées, les tentes, emportées par la tempête, volaient dans l'air et même les constructions en pisé ont été sérieusement endommagées.
La population locale a vécu une heure en enfer, commente le quotidien qui assure que ce n’est pas la première fois qu’une telle tempête de sable s'abat sur cette zone. Le phénomène a même tendance à devenir de plus en plus fréquent ces dernières années, observe Al Ahdath Al Maghribia.
Citant le Forum de soutien aux autonomistes de Tindouf (Forsatin), le journal rapporte que cette organisation a dénoncé l’inactivisme et la démission des responsables du Polisario face à ces situations qui se sont répétées plusieurs fois ces dernières années, souligne le quotidien. «Comme si les tempêtes politiques et sécuritaires ne suffisaient pas, voilà que les mauvaises conditions météorologiques et les tempêtes de sable viennent frapper à leur tour les camps de Tindouf», souligne Forsatin dans un communiqué repris par le journal.
«Les sans-abris sont d’habitude les premières victimes de la dégradation des conditions climatiques et des tempêtes, mais cette dernière tempête a fait d’énormes dégâts et peut être même des pertes humaines», note Forsatin.
«Face à ce genre de situation et dans l’incapacité de faire face à une telle violence dévastatrice, les habitants des camps sont livrés à eux-mêmes», poursuit le Forum.Quant aux dirigeants du Polisario, ils ont toujours été libres d’aller là où ils veulent et quand ils le veulent. Ils ont donc quitté tout simplement les camps pour aller se réfugier ailleurs en attendant, littéralement, que la tempête passe. «Insoucieux du sort des habitants des camps, les dirigeants du Polisario passent de bons moments ailleurs dans les villes européennes ou au bord de la plage», dénonce le Forum.