Après une traque qui a duré plusieurs années, les services de renseignement américains ont pu, en coordination avec leurs homologues français, localiser le lieu où se cachait le terroriste Adnane Abou Walid. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du vendredi 17 septembre, que le chef de Daech au Sahara a été abattu par une frappe aérienne des forces françaises. Un acte d’une telle importance que c’est le président français Emmanuel Macron qui l’a annoncé sur son compte Twitter.
Avant de flirter avec les groupes terroristes au Sahel, Adnane Abou Walid, né à Laâyoune, a fait ses premières armes de terroriste au sein du Polisario. Il a fait l’objet d’un mandat d’arrêt international lancé par Interpol pour avoir organisé plusieurs attentats terroristes dans la région du Sahel. Le département d’Etat américain avait offert une récompense de 5 millions de dollars pour toute personne qui lui donnerait des informations permettant de l’arrêter.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte qu’Abou Walid Sahraoui, de son vrai nom Lahbib Abdi Said, a rejoint les camps de Tindouf au début des années 70. Après avoir passé des décennies au sein du Polisario, il a adhéré à plusieurs groupes terroristes dans la région du Sahel avant de devenir le leader de Daech dans le grand Sahara (EIGS). Son nom a commencé à être connu entre 2012 et 2013, quand il est devenu l’un des dirigeants du mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest, qui sévissait dans le nord du Mali. En 2015 il a quitté ce groupe terroriste pour prêter allégeance à Daech et créer l’EGIS, qui est devenu la branche de l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest.
Les activités terroristes d’Adnane Al Sahraoui se sont concentrées dans une zone située aux frontières du Mali, du Burkina Faso et du Niger. L’EIGS avait perpétré plusieurs attaques contre des bases militaires entre 2019 et 2020 en entrant en concurrence avec le groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM). Il faut rappeler que lors d’une interview accordée à Al Ahdath Al Maghribia, le directeur du BCIJ, Cherkaoui Habboub, avait mis en garde contre les groupes terroristes qui sévissent au Sahel et dans le grand Sahara. Il avait cité l’EGIS dirigé par le polisarien Adnane Al Sahraoui, le GISM du Malien Iyad Ag Ghali (Al Qaida), Macina, Boko Haram et bien d’autres mouvements terroristes.