Terrorisme. Molenbeek, l’armurerie des jihadistes en Europe

Le quartier Molenbeek, encerclé ce matin par la police belge. 

Le quartier Molenbeek, encerclé ce matin par la police belge.  . DR

Ce quartier populaire de Bruxelles, la capitale belge, renforce sa réputation de pépinière de terroristes, mais aussi d’armurerie des extrémistes en Europe. Le Maroc est également la cible de terroristes et d’armes en provenance de cette localité.

Le 16/11/2015 à 16h10

Molenbeek, quartier populaire de Bruxelles abritant une forte communauté originaire du Maroc, fait encore parler de lui à l’occasion des attentats de Paris, le 13 novembre. Les enquêtes en cours attestent déjà que les massacres de Paris ont été planifiés à partir de cette commune, de même que la plupart des terroristes y avaient habité ou séjourné.

Le nom de Abdelhamid Abaoud, originaire de ce quartier et qui combat actuellement dans les rangs de Daech, est sur toutes les langues. Le matin de ce 16 novembre, des descentes de la police belge ont été effectuées à la recherche d’individus soupçonnés d’implication dans la boucherie de Paris.

A Bruxelles, et dans cette commune en particulier, acquérir une arme sur le marché noir est presque un jeu d’enfant. Pour moins d’un millier d’euros, on peut facilement acheter un pistolet mitrailleur. Les connexions entre crime organisé et islamisme radical y sont connues depuis longtemps.

Quant au Maroc, il a une longue histoire avec cette commune bruxelloise. Abdelkader Belliraj s’y rendait de manière fréquente et a pu s’y procurer un véritable arsenal de guerre qu’il a réussi à introduire au Maroc entre 1993 et 2000.

Ali Aarrass, qui purge une peine de 12 ans de prison au Maroc pour activités terroristes, n’était pas une figure inconnue à Molenbeek. Il y tenait une librairie islamique (Annour) qui servait de façade à son activisme jihadiste, aidé et guidé par des leaders de l’Internationale terroriste.

En 2005, Ali Aarass, qui avait auparavant introduit des armes au Maroc, réussit à se procurer à Bruxelles un arsenal à tenir un siège : 100 pistolets automatiques, 10 fusils Kalachnikov, 20 grenades, 10 kilos d’explosifs (CMTX et C4), ainsi que des détonateurs et pas moins de 2.000 cartouches. Il a transporté tout cet arsenal de Bruxelles à Melillia.

Des barbus et des délinquantsMolenbeek, pour ceux qui ont séjourné à Bruxelles, est un quartier où on retrouve une étrange cohabitation entre dealers en tous genres et islamistes. C’est la commune que fréquentait Abdellatif Bakhti, célèbre pour le casse contre la Brinks en 2003 au Luxembourg. C’est aussi à Molenbeek que l’auteur de l’attentat avorté contre le Thalys (21 août dernier) s’est procuré les armes.

Aujourd’hui, tous les feux sont braqués sur Bruxelles et particulièrement sur le quartier de Molenbeek qui est devenu le QG des opérations terroristes et le supermarché pour s’approvisionner en armes de tous genres. Les terroristes et leurs armes frappent aussi bien en Europe qu’au sud de la Méditerranée.

Par Khalil Ibrahimi
Le 16/11/2015 à 16h10