Tanger: la gestion des chantiers publics dans le viseur d’une commission d’enquête

Les travaux sur la place Sour Maâgazine.

Revue de presseUne commission spéciale a été mise en place pour enquêter sur de graves anomalies techniques et de gestion qui ont affecté plusieurs chantiers d’infrastructures à Tanger. Dotés de budgets importants, ces projets ont dû être refaits en raison de défauts de conception et de réalisation, ce qui soulève des questions sur l’efficacité des contrôles et la gestion des fonds publics. Cet article est tiré d’une revue de presse d’Al Ahdath Al Maghribia.

Le 14/08/2025 à 19h34

Une commission d’enquête a été mise en place pour examiner les conditions de réexécution de plusieurs projets d’aménagement urbain à Tanger. Cette décision fait suite à la découverte de dysfonctionnements majeurs qui ont compromis l’achèvement de ces travaux. Selon le journal Al Ahdath Al Maghribia du vendredi 15 août, ces infrastructures, financées par des budgets importants, présentaient de telles carences techniques et organisationnelles que les autorités locales ont ordonné leur reprise complète.

Cette situation a relancé le débat sur l’efficacité des mécanismes de supervision en amont, d’autant que des sources bien informées soulignent l’absence de contrôles rigoureux lors des phases initiales. Ces négligences ont engendré des défauts d’ingénierie flagrants, détectés seulement lors des tests de mise en service, entraînant retards et gaspillage de ressources. Parmi les exemples les plus frappants figure le réaménagement des abords du lycée français, dans le quartier Roxy.

À peine un mois après l’achèvement des travaux de réhabilitation et de pavage, de nouvelles excavations ont été entreprises pour remplacer une section de marbre récemment posée, suscitant l’incompréhension des riverains. Un scénario similaire s’était produit place Sour Maâgazine, où des fissures et des défauts techniques étaient apparus peu après l’inauguration, contraignant les autorités à une nouvelle intervention, relaie Al Ahdath Al Maghribia.

La reprise des mêmes chantiers révèle une gestion déficiente des travaux publics par les services compétents, notamment la wilaya de Tanger-Tétouan-Al Hoceima. L’attribution des marchés à des entreprises insuffisamment qualifiées aurait directement altéré la qualité des réalisations, nécessitant des corrections coûteuses et répétitives. Dans ce climat de tension, ingénieurs et superviseurs concernés redoutent des poursuites administratives et judiciaires, la commission d’enquête – composée d’experts en ingénierie et en audit financier – étant chargée d’établir les responsabilités.

Par Hassan Benadad
Le 14/08/2025 à 19h34