L’achat par le Maroc du sous-marin russe «Amur 1650», révélé par le prestigieux journal US «World Tribune», fait l’effet d’un véritable «tsunami» médiatico-politique en Algérie. C’est en tout cas ce que laisse entrevoir la récente sortie médiatique du commandant des forces navales algériennes, l’amiral Mohamed Larbi.
Dans une déclaration relayée par le site d’information russe "arab.rbth.com"», le haut responsable militaire algérien n’a pas caché sa crainte quant à la réalisation du deal russo-marocain, le qualifiant de «très mauvaise nouvelle» pour l’Algérie.
Selon le général algérien, ce n’est pas tant la transaction en soi qui ferait peur à Alger, sachant que cette dernière possède déjà deux submersibles à propulsion diesel du projet 636.1 de type Varchavianka appartenant à la 3ème génération de sous-marins russes.
Ce qui inquièterait au plus haut point Alger, c’est que l’acquisition par le Maroc de ce sous-marin ultrasophistiqué, appartenant à la 4ème génération des sous-marins russes, puisse ouvrir la voie à d’autres transactions militaires russo-marocaines et, de ce fait, renverser le rapport de force au profit du Maroc et au détriment de l’Algérie, l’un des principaux clients de l’armement russe.
Une inquiétude qu’Alger avait déjà exprimée après l’acquisition par le Maroc des chars biélorusses de type «T.72» et des systèmes de défense anti-aériennes de type «Tunguska» auprès de la Russie.
Mais passons, car Alger n’est pas au bout de ses peines. L’entrée en ligne de l’Arabie saoudite dans le projet d’acquisition par le Maroc du sous-marin russe «Amur 1650» est également vue d’un œil très inquiet par le voisin de l’est.
Des fonds saoudiens pour le premier sous-marin marocain
Si Alger s’inquiète sérieusement pour l’avenir de sa coopération avec la Russie, déjà mise à mal par des divergences sur l’approvisionnement de l’Europe en gaz, un autre élément préoccupe l’establishment militaro-politique algérien.
Des bruits médiatiques russes dévoilent des transactions secrètes entre Rabat et Ryad pour le financement de l’acquisition du sous-marin russe «Amur 1650».
Toujours selon le site russe "arab.rbth.com", l’Arabie Saoudite aurait donné son accord tacite pour financer en partie cette transaction militaire entre Rabat et Moscou. Un accord qui, d’après le même site, sonnerait comme une mesure de rétorsion contre Alger qui avait refusé de prendre part à la guerre au Yémen menée sous commandement saoudien pour déloger les rebelles Houtis à la solde de l’Iran et les forces de l’ex-président yéménite Abdallah Saleh.
Ryad avait accusé ouvertement Alger de soutenir les groupes terroristes, ce qui a amené cette dernière à lâcher sa meute médiatique contre le régime saoudien allant jusqu’à l’accuser d’être à l’origine, avec le Maroc bien sûr, des affrontements interethniques ayant opposé, en juillet dernier, à Ghardaïa, la minorité mozabite de rite ibadite et la majorité arabe de rite malékite.
Les réticences algériennes quant au projet de création d'une Force arabe de Défense commune, relancée par Ryad, au lendemain de l'opération "Tempête de fermeté" au Yémen, ont contribué à la détérioration des relations entre les deux capitales.
Et comme un malheur ne vient jamais seul, c'est la Russie, principal fournisseur d'armes à l'Algérie, qui risque de lui tourner le dos. Et ce n'est surtout pas le plongeon des cours du brent qui va aider ce pays à sauver les meubles. Dur, dur d'être Algérien aujourd'hui!