La semaine dernière, les autorités compétentes ont soumis à plusieurs Chambres des crimes financiers les dossiers de six présidents de communes soupçonnés d’avoir commis de graves violations dans le domaine de l’urbanisme. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mercredi 16 février, que ces infractions aux règles de l’urbanisme se sont produites dans les villes de Khemisset, Sidi Kacem, El Kelaâ des Sraghna, Tanger et Larache. Certains gouverneurs avaient d’ailleurs déjà entamé la procédure de révocation des conseillers communaux qui auraient commis des infractions dans un domaine qui ne relève pas de leurs compétences.
Ces élus auraient indûment délivré des autorisations de construire à des promoteurs immobiliers et des commerçants. Les rapports des commissions d’inspection ont pointé du doigt les autorisations de construire des lotissements, ainsi que les décisions de morcellement et de construction dans lesquelles sont impliqués de grands élus. Parmi ceux-ci, on trouve un parlementaire de la province de Khemisset qui avait tissé une relation très étroite avec un ancien gouverneur.
Le quotidien Assabah précise que le député en question aurait réussi à s’octroyer un grand budget pour l’investir dans des projets de développement, grâce aux liens qu’il avait avec la Direction générale des collectivités locales. Sauf que cette manne d’argent a plutôt bénéficié à des sociétés dont les dirigeants sont des proches du parlementaire. Les différents rapports d’inspection ont épinglé, en outre, le président d’une commune qui a accordé une autorisation de construire au propriétaire d’un lotissement, arguant du fait que le foncier ne nécessitait pas de travaux d’équipements essentiels. Les investigations ont démontré le contraire car ledit lotissement, qui appartient à un conseiller communal de Sidi Kacem, nécessitait des travaux d’assainissement liquide, d’aménagement des routes et d’électricité.
Un autre président de commune a accordé une autorisation de construire à un promoteur immobilier sans en référer aux membres de la commission mixte chargée de l’urbanisme. Parmi ces membres, se trouve l’ONEE qui a mis l’accent sur la nécessité de construire un transformateur électrique. Le même manquement s’est produit à Sidi Kacem quand un ancien président de commune a autorisé la construction d’un lotissement sans avoir pris l’avis de l’ONEE, qui avait alerté la commune sur la nécessité de fournir un dossier technique relatif à l’assainissement liquide.