Situation en Libye: «le pire danger, c’est le vide institutionnel», selon Nasser Bourita

La situation politique de la Libye a été au centre des entretiens à Rabat qu’ont eus Nasser Bourita et son homologue de Malte, Evarist Bartolo, en visite de travail de trois jours au Maroc. . Brahim Mousaaid / Le360

Le Maroc vient de réagir officiellement, et pour la première fois, ce mardi 22 février 2022, à la nouvelle situation politique en Libye, en affirmant, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, que «le pire danger, c’est le vide institutionnel», en Libye.

Le 22/02/2022 à 15h55

La situation politique prévalant en Libye, où se côtoient deux gouvernements distincts, a été au centre des entretiens à Rabat qu’ont eus Nasser Bourita et son homologue de Malte, Evarist Bartolo, en visite de travail de trois jours au Maroc.

«Nous avons toujours confiance envers les institutions libyennes comme cadre pour trouver les solutions aux problèmes libyens et nous avons toujours une vision selon laquelle le vide institutionnel est le pire danger, (car) les institutions doivent fonctionner de manière naturelle», a déclaré Nasser Bourita lors d’un point de presse tenu conjointement avec son hôte maltais.

«Le Maroc n’intervient pas dans les affaires intérieures de la Libye comme il n’intervient pas dans les décisions des institutions libyennes. Ce qui importe pour le Maroc, c’est le retour de la stabilité dans ce pays», a ajouté le chef de la diplomation marocaine.

Nasser Bourita a en outre expliqué que le Maroc considère toujours que «les élections sont un cadre sain pour régler ces questions». Mais, a-t-il ajouté, «les élections doivent être le point de départ pour le renforcement de la stabilité en Libye et pour que toutes les parties libyennes avancent dans un seul sens».

Partant de ces principes, a-t-il assuré, «le Maroc garde ses portes ouvertes pour rapprocher les points de vue (inter-libyens) en restant un espace adéquat pour se rencontrer et débattre entre Libyens, sans aucune intervention, aucun agenda et sans injonction étrangère».

Le ministre maltais a répondu pour sa part que son pays «partage les points de vue du Maroc».

La question de l’intégrité territoriale du Royaume a été également évoquée, lors de cette entrevue. Les derniers développements de la situation au Sahara ainsi que «la dynamique que connaît ce sujet, sous la conduite du roi Mohammed VI, en vue d’une solution définitive dans le cadre de l’initiative d’autonomie présentée par le Maroc en 2007 a été évoquée», a indiqué Nasser Bourita. Ce dernier a remercié Malte pour son soutien au Maroc au sein de l’Union européenne.

Il faut signaler que Malte a décidé d’ouvrir, mercredi, un consulat «économique» à Casablanca pour promouvoir la coopération bilatérale, notamment dans le domaine économique.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Brahim Moussaaid
Le 22/02/2022 à 15h55