La solution au conflit libyen est entre les mains des Libyens, estime le politologue Mohamed Tajeddine Houssaini

Le politologue Mohamed Tajeddine Houssaini revient sur la nomination du nouveau Premier ministre, Fathi Bachagha, en Libye, une étape importante dans la résolution du conflit libyen. . Brahim Mousaaid / Le360

Le 13/02/2022 à 10h41

VidéoLa nomination d’un nouveau Premier ministre libyen, Fathi Bachagha, par la Chambre des députés, a créé une nouvelle donne dans le conflit libyen, dont le règlement dépend d’un «dialogue participatif» entre les différentes composantes du pays, comme le soutient le Maroc. Le décryptage du politologue Mohamed Tajeddine Houssaini.

Dans un entretien avec Le360, le politologue marocain, Mohamed Tajeddine Houssaini a indiqué que le nouveau Premier ministre a été nommé alors que celui en place, Abdel Hamid Dbeibeh, insiste pour poursuivre son mandat jusqu’en juin, date prévue pour les élections présidentielles et législatives.

Or, note le politologue marocain, les deux chambres législatives de Libye, en l’occurence le Parlement présidé par Salah Aguila et le Haut conseil de l’Etat (sénat) dirigé par Khaled Mechri, ont donné leur accord pour la nomination de Fathi Bachagha, ancien ministre libyen de l’Intérieur.

L’armée libyenne, a commenté Mohamed Tajeddine Houssaini, éminent professeur des relations internationales à l’Université Mohammed V de Rabat, a pour sa part soutenu la nomination du nouveau chef de gouvernement. «Celui-ci s’est donné un délai de 14 mois pour organiser les élections», a rappelé le politologue, en soutenant que la mission de son prédécesseur s’est terminé le 24 décembre 2021, date initiale des élections reportées.

«Le conflit risque de se compliquer», a estimé le politologue, invitant les parties libyennes à privilégier le dialogue. Il a appelé les pays, dont un voisin connu par ses interventions, à ne pas s’immiscer dans les affaires intérieures de la Libye.

Mohamed Tajeddine Houssaini a rappelé que le Maroc a toujours appelé «les frères libyens à dialoguer pour trouver une solution». «Le Maroc n’a pas d’agenda en Libye», a-t-il conclu, n’excluant pas que les responsables libyens puissent entreprendre une visite au Maroc pour des consultations.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Brahim Moussaaid
Le 13/02/2022 à 10h41