Malgré la situation épidémiologique critique que traverse notre pays, le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, persiste dans son refus de se présenter devant le Parlement pour s’expliquer. Or, les présidents des groupes parlementaires l’y ont invité à plusieurs reprises. Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du mardi 8 septembre, que le président des Affaires sociales, sur la demande insistante de tous les présidents des groupes parlementaires, a adressé une lettre au ministre afin de fixer un rendez-vous pour cette réunion. En effet, le ministre doit, comme le prévoient les mécanismes du Parlement, les informer de l’évolution gravissime de la situation épidémiologique et de la manifeste difficulté à maîtriser la propagation du virus.
Face au refus du ministre Aït Taleb, des conseillers parlementaires ont appelé à la constitution d’une commission d’enquête parlementaire. D’autant que les médecins ont tiré la sonnette d’alarme, face au flux exponentiel des malades atteints par le coronavirus et à la saturation de la plupart des hôpitaux du Royaume. Comble d’ironie, le CHU Hassan II de Fès, qui était dirigé par Khalid Aït Taleb avant qu’il ne devienne ministre, connaît une situation des plus précaires. Les médecins de ce centre hospitalier ne savent plus à quel saint se vouer devant l’évolution inquiétante de la situation épidémiologique, qui les a poussés à fermer les unités de chirurgie. Ce qui laisse présager une grave crise sanitaire dans la région de Fès-Meknès, surtout lorsqu’on sait que cet hôpital couvre les besoins de 5 millions d’habitants dans les provinces de la région.
Le quotidien Al Akhbar rapporte que les médecins mettent en garde contre l’imminence d’une catastrophe sanitaire après l’arrêt des services de soins et le report des rendez-vous des malades devant être opérés d’urgence. Face à cette situation critique, les cadres soignants ont eu recours à certains groupes parlementaires pour envoyer sur place une mission d’information parlementaire afin de s’enquérir de l’état -déplorable- de cet hôpital. Les médecins n’hésitent d'ailleurs pas à comparer cet hôpital à une décharge publique, puisque la cour est devenue un lieu de débarras où l’on entasse les lits inutilisables.
De son côté, le conseiller parlementaire Hamid Couscous a adressé une lettre au ministre de la Santé pour l’appeler à venir s’enquérir de la situation de ce secteur dans la région de Fès-Meknès et, particulièrement, dans la province de Taza. Le parlementaire évoque notamment la diffusion, sur les réseaux sociaux, d’une vidéo montrant la négligence avec laquelle sont traités les malades contaminés au Covid-19 à l’hôpital provincial Ibn Baja.