Séismes et châtiment divin: les dernières divagations de Hassan El Kettani

Le salafiste Hassan El Kettani. . DR

Revue de presseKiosque360. Ce salafiste, ancien détenu suite aux attentats de Casablanca, a de nouveau commis un impair. Il vient de traiter les habitants de la région d’Al Hoceima d’égarés s'attirant le châtiment de Dieu, pour la simple raison que la région a été frappée d'un séisme. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Le 29/12/2021 à 20h28

Pour certains de nos salafistes, et Hassan El Kettani en est le parfait exemple, l’évolution de la science s’est arrêtée au moyen-âge. Et peut-être même un peu avant. Le président de l’association des «oulémas» du Maghreb, car c’est ainsi qu’il aime à se présenter en tant que détenteur du savoir divin, croit encore que le séisme est un châtiment de Dieu infligé aux égarés parmi les humains. Il a ainsi stigmatisé les habitants d’une région du Maroc, Al Hoceima en l’occurrence, qui ont vécu, dernièrement, des moments pénibles.

Traiter ainsi les habitants du Rif d’égarés, de pécheurs ou même d’imbéciles, entre autres insultes du même registre, parce qu’un séisme a frappé leur région, relève, et c’est le moins que l’on puisse dire, de l’ignorance pour ne pas dire de l’ignominie, écrit le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du jeudi 30 décembre. Ainsi, indique le quotidien, le «alem» en question vient de consacrer deux posts à ce sujet sur son compte Facebook, précisant dans l’un d’eux qu’il ne faut pas s’y tromper, «les tremblements de terre ne sont pas des phénomènes naturels, mais bien un avertissement de Dieu».

Les propos de ce salafiste envers les habitants d’une partie de notre pays méritent des poursuites judiciaires, estime le quotidien, sachant que les habitants de ces régions sont connus pour leur conservatisme et leur piété. Ce qui rend les propos de ce salafiste encore plus moralement préjudiciables.

Ce n’est pas la première fois, et ce ne sera certainement pas la dernière, que cet individu profère des insanités du genre, estime, de son côté, l’éditorialiste du même journal. Ce genre de propos, et les actes et déclarations des extrémistes en général, ne nous surprennent plus, poursuit l’éditorialiste. Les habitants d’Al Hoceima visés par cet extrémiste sont, tout comme la majorité des habitants de notre pays, des musulmans modérés. Ils n’ont pas besoin des salafistes pour leur enseigner leur religion.

En réalité, souligne l’éditorialiste, tout comme El Kettani et ses semblables au Maroc, les salafistes dans leur ensemble se sentent investis d’une mission sacrée, celle de nous gâcher l'existence. Ils se sont donné pour tâche de rendre difficile et rédhibitoire l'accès pourtant simple et aisé à la religion. C’est d’ailleurs leur raison d’être: pousser à l'amalgane entre islam et extrémisme religieux.

Heureusement qu’au Maroc, et contrairement à beaucoup d’autres pays, nous avons cette faculté qui nous est propre de faire justement la distinction entre la religion et l’extrémisme religieux. Nous pratiquons, souligne l’éditorialiste, un islam modéré qui nous permet de cohabiter et vivre ensemble avec nos concitoyens juifs et avec des chrétiens dans un pays qui garantit, d’ailleurs, la liberté de croyance.

Par Amyne Asmlal
Le 29/12/2021 à 20h28