Santé: médecins et infirmiers mettent en garde contre l'adoption de lois touchant à leurs droits

Khalid Aït Taleb, ministre de la Santé, à la Chambre des représentants. . Said Bouchrit / Le360

Revue de presseKiosque360. Deux syndicats du secteur de la Santé appellent le gouvernement à respecter son engagement concernant la concertation pour l’élaboration des textes de loi régissant le secteur. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Le 08/01/2023 à 19h05, mis à jour le 08/01/2023 à 20h06

Il aura suffi de deux nouveaux projets de loi pour que de nouvelles tensions ressurgissent. Le Syndicat indépendant des médecins du secteur public et le Syndicat indépendant des infirmiers préviennent le gouvernement d’une situation tendue et l’appellent à réagir, avant que les choses n’empirent. C’est en tout cas ce que l’on peut déduire du communiqué conjoint diffusé par les deux organisations, dont se fait écho Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du lundi 9 janvier.

En fait, pour comprendre la problématique, il faut remonter au 1er décembre dernier. Ce jour-là, le Conseil de gouvernement a examiné plusieurs textes en relation avec le secteur de la Santé, dont le projet de loi n°08.22 relatif à la création des groupements sanitaires territoriaux et le projet de loi n° 09.22 relatif aux garanties essentielles accordées aux ressources humaines des métiers de la santé.

Ces deux textes sont présentés par les syndicats comme étant des exemples remettant en cause l’approche suivie par l’Exécutif dans l’élaboration des lois. Comme l’explique le journal, le communiqué des deux organisations syndicales rappelle au gouvernement les engagements qu’il avait pris antérieurement, afin d’adopter une approche participative dans l’élaboration des projets de loi.

Et, bien que le communiqué sanctionnant le Conseil de gouvernement du 1er décembre 2022 précise bien que «le gouvernement veillera à l'application des dispositions de ces lois selon une approche privilégiant l'ouverture et la concertation avec l'ensemble des intervenants, dans le strict respect du principe de continuité du service public», les deux syndicats insistent aujourd’hui sur la nécessité pour le ministre de la Santé de respecter son engagement. Il lui demandent de faire participer les professionnels à l’élaboration de tous les textes de lois qui touchent au secteur.

Cette approche n’aurait, semble-t-il, pas été respectée lors de l’élaboration des deux projets de loi en question. C’est pourquoi les deux syndicats réagissent «en prévenant le gouvernement des conséquences de toute démarche touchant aux droits des infirmiers et des médecins, ainsi qu'à ceux des organisations syndicales qui les représentent». Ils dénoncent, dans le même sens, le contenu de certaines lois en gestation, «dont l’objectif est de priver les professionnels de leur droit de s'exprimer et de donner leur avis sur les questions qui touchent leurs métiers».

Autre reproche adressé par les deux syndicats au gouvernement: la volonté de ce dernier de dupliquer l’expérience des hôpitaux universitaires dans le déploiement des groupements sanitaires territoriaux. Comme le rapporte le quotidien, «cette expérience a montré ses limites, d'autant qu’elle devait être réservée à certains endroits sur des périodes bien définies».

Par Fayza Senhaji
Le 08/01/2023 à 19h05, mis à jour le 08/01/2023 à 20h06