L’ambassadrice du Maroc en France, Samira Sitaïl, était l’invitée de l’émission «La Matinale» sur CNEWS pour «La grande interview» produite en partenariat avec la radio Europe 1. Faisant preuve d’une maestria exceptionnelle de tous les dossiers liés à la relation entre Rabat et Paris, et particulièrement celui du Sahara, Samira Sitaïl a d’emblée affirmé que «Rabat ne peut que se réjouir de cette évolution significative de Paris».
«Cette décision ne vient pas du néant. Il y a un plan d’autonomie présenté par le Maroc depuis 2007 et la France le soutient. Ce qui est nouveau aujourd’hui, c’est cet appui de la France à la souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud d’une part, et d’autre part au plan d’autonomie considéré dorénavant par la France comme étant la seule base pour le règlement du différend», a-t-elle complété.
Pour la cheffe de la représentation diplomatique du Maroc à Paris, cette décision n’était pas une surprise. «C’est dans l’ordre des choses et en parfaite cohérence avec la position de Paris qui est aux côtés de Rabat sur ce conflit depuis au moins 2007», a indiqué l’ambassadrice.
À la question du timing de cette décision, Sitaïl explique qu’il fallait d’abord «une occasion pour le faire et la fête du Trône en était une». «Je vous rappelle que le processus a été long avant. Nous avons commencé à reco-construire cette relation depuis octobre dernier. C’est l’aboutissement de plusieurs mois de discussion où nous avons coché toutes les cases, à commencer par celle de la confiance et nous avons aussi posé sur la table un certain nombre de sujets pour rénover ce partenariat qui est le nôtre et en faire quelque chose d’exceptionnel», a ajouté l’ambassadrice.
Partie intégrante de l’empire chérifien
Sitaïl a également tenu à rappeler que «ce territoire du Sahara était marocain, partie intégrante de l’empire chérifien et personne ne peut le contester, encore moins les historiens qui constatent le lien ancestral entre les tribus de cette région et le sultan du Maroc. Ces liens font que le Sahara était sous souveraineté marocaine».
Et de poursuivre que «la milice du Polisario a été créée en 1973 par le dictateur libyen Mouammar Kadhafi dans un contexte de guerre froide. Lorsque Kadhafi revient à de meilleurs sentiments, c’est l’Algérie qui prend le relais en 1975 pour soutenir, armer, utiliser tel un marionnettiste cette milice du Polisario pour défendre ses intérêts contre ceux du Maroc», notant que «les 23 dernières résolutions des Nations unies considèrent le plan marocain d’autonomie comme étant une option crédible et sérieuse pour le règlement de ce dossier».
Répondant à une question sur les déclarations hystériques du régime algérien et le retrait avec effet immédiat de son ambassadeur à Paris après la reconnaissance française, Sitaïl s’interroge en ces termes : «Pourquoi l’Algérie n’a-t-elle pas rompu ses relations diplomatiques avec les États-Unis ou rappelé son ambassadeur aux États-Unis lorsque Washington a reconnu la souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud? Je me contenterai de poser juste cette question.»