Saisonnières de Huelva: Yatim pratique toujours la langue de bois

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Revue de presseKiosque360. Le scandale des cueilleuses de fraises marocaines qui seraient victimes d’abus sexuels en Espagne a atterri au Parlement lors de la séance des questions orales, lundi dernier.

Le 05/06/2018 à 22h22

Lors de la séance des questions orales du lundi 4 juin, les députés se sont attaqués à Mohamed Yatim, ministre de l’Emploi, l’accusant de vouloir passer sous silence les abus dont sont victimes les ouvrières agricoles expatriées en Espagne, rapporte Al Akhbar dans sa livraison du 6 juin. Les députés reprochent au ministre d’avoir nié les abus sexuels dont elles sont victimes et d’opter pour la fuite en avant.

Statistiques à l’appui, la parlementaire Fatima Taoussi a démontré que le nombre d’avortements dans la province espagnole de Huelva a sensiblement augmenté parmi les ouvrières agricoles marocaines, dont le nombre s’élève à 15.000 femmes. De son côté, la député Ibtissam Merass a exprimé son regret devant l’attitude de Mohamed Yatim et de son département face à ces évènements qui font l’objet d’enquêtes en Espagne. Un silence inexplicable, peut-on lire dans les colonnes d’Al Akhbar.

Ainsi, lors d’une sortie médiatique, Mohamed Yatim avait assuré qu’"aucun cas d'abus sexuel n'a été enregistré" parmi ces femmes. Il sera démenti par les résultats de l’enquête de la police espagnole. Le ministre du PJD refusera également de répondre à la convocation des parlementaires à la commission des secteurs sociaux pour débattre de l’affaire et examiner les actions envisageables pour mieux protéger les cueilleuses de fraises marocaines et leur garantir des droits.

Dans cette affaire, poursuit Al Akhbar, il n’est pas seulement question d’abus sexuels mais il s’agit également de conditions de travail pénibles, d’hébergement et d’hygiène, entre autres. Répondant à ces accusations, le ministre de l’Emploi, rapporte Al Akhbar, a promis d’améliorer les conditions de travail de ces femmes, de les accompagner et de les encadrer.

Il a, par ailleurs, encouragé ces femmes à porter plainte contre tout abus auprès des consulats ou auprès du département du travail. Enfin, il a indiqué que son département attendait le verdict de la justice espagnole. Une langue de bois qui ne trompe plus personne !

Par Kamal Mountassir
Le 05/06/2018 à 22h22