Sahara. Washington presse l’ONU d’avancer sur le plan d’autonomie marocain

Réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, à New York, le 14 avril 2024.

Revue de presseÀ l’approche de la prochaine réunion du Conseil de sécurité de l’ONU en octobre, les États-Unis intensifient leur offensive diplomatique. Lors d’un entretien avec l’envoyé spécial Staffan de Mistura, le haut-conseiller américain Massad Bolos a réaffirmé le soutien indéfectible de Washington au plan d’autonomie sous souveraineté marocaine, le présentant comme la «seule solution réalisable» et rejetant toute autre alternative. Une revue de presse tirée du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Le 07/09/2025 à 17h19

À l’approche du prochain vote du Conseil de sécurité sur la question du Sahara, prévu en octobre, les États-Unis intensifient leur diplomatie en vue de résoudre ce différend historique.

Leur action s’inscrit désormais dans le cadre exclusif du plan d’autonomie, érigé aujourd’hui par de nombreux pays, y compris des membres du Conseil de sécurité, comme l’unique processus viable pour régler ce dossier.

C’est dans ce sens que Massad Bolos, Haut-Conseiller du président américain pour les affaires du Monde arabe, du Moyen-Orient et de l’Afrique, s’est entretenu avec Staffan de Mistura, envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara.

Cette rencontre fut l’occasion pour Bolos de réaffirmer la position claire et constante de Washington, à savoir son soutien indéfectible à la marocanité du Sahara, rapporte Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du lundi 8 septembre.

Des observateurs avertissent que cet entretien visait, en substance, à exhorter l’Envoyé spécial à œuvrer dans le sens d’une adhésion pleine et entière au processus d’autonomie, en évitant de s’égarer dans des voies alternatives qui ne feraient que prolonger inutilement le conflit.

Il a notamment été fait allusion à la proposition, jugée “saugrenue”, d’un partage du territoire, précédemment évoquée par Staffan de Mistura. Le conseiller de l’ancien Président Trump s’est montré on ne peut plus explicite en réitérant la doctrine américaine: «Une autonomie authentique sous souveraineté marocaine constitue la seule solution réalisable pour le Sahara occidental». Une prise de position qu’il a ensuite partagée sur son compte officiel X, levant ainsi tout équivoque quant à la fermeté de l’engagement des États-Unis sur ce dossier.

Cette rencontre a permis à Bolos de dissiper toute ambiguïté persistante concernant la position de l’administration américaine, notamment après une déclaration antérieure, depuis rectifiée, qui conditionnait la mise en œuvre du plan d’autonomie à son acceptation par le Polisario.

Cette rencontre intervient également après la multiplication des appels remettant en question l’utilité de poursuivre l’action de la MINURSO, au regard des mutations profondes enregistrées sur le terrain.

Ces changements ont rendu caduque l’option du référendum au profit de celle de l’autonomie, qui recueille un consensus international croissant. La décision, prévue en octobre 2025, intervient dans un contexte où la clôture de ce dossier paraît inéluctable.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a lui-même affirmé, dans une correspondance adressée à l’Assemblée générale des Nations unies: «Avec l’approche du cinquantième anniversaire de ce conflit… je pense qu’il est possible de parvenir à une solution politique juste et durable acceptée par les parties».

L’éventualité de mettre un terme à la mission de la MINURSO est dictée par l’évolution des faits. Son objectif initial –organiser un référendum d’autodétermination– n’est plus envisageable, en raison des obstacles persistants dressés par l’Algérie et son protégé, le Polisario, ainsi que des entraves techniques auxquelles la Mission a été confrontée.

Son mandat, réduit de fait au suivi du cessez-le-feu, appelle désormais à être remplacé par une mission reflétant les réalités actuelles.

Cette nouvelle donne est corroborée par un consensus international de plus en plus favorable à l’option de l’autonomie, comme le soulignait un rapport de l’Institut américain de recherches des politiques publiques, publié en mars dernier.

Celui-ci notait que la MINURSO n’a pu procéder au recensement des populations ni mettre en œuvre le référendum, notamment en raison de l’interdiction par le Polisario aux sahraouis de regagner le Royaume, relaie Al Ahdath Al Maghribia.

Le document s’interroge sur le bien-fondé du financement d’une mission qui, n’ayant pas atteint ses objectifs, contribuerait à prolonger la crise. Il anticipe même une possible cessation du financement américain sous l’administration Trump, conformément à la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara.

Cette perspective est partagée par la Fondation Carnegie pour la paix internationale, qui envisageait déjà un règlement du dossier fondé sur la mise en œuvre de la décision américaine.

Par Hassan Benadad
Le 07/09/2025 à 17h19