Silence assourdissant d’Alger et de leurs protégés du Polisario, suite à deux coups durs. Un premier revers est venu de Ryad, l’Arabie Saoudite ayant refusé d’accueillir une délégation de séparatistes venus du camp de Lahmada, en annulant le sommet arabo-africain et en le remplaçant par un sommet saoudo-africain, tout en procédant à l’exclusion du Polisario, explique Al Ahdath Al Maghribia de ce mardi 14 novembre 2023.
Dans un communiqué, le ministère saoudien des Affaires étrangères précise qu’«après la coordination avec le secrétariat général de la Ligue arabe et la commission de l’Union africaine (UA) et afin que les évènements politiques dans la région n’impactent pas le partenariat arabo-africain, qui repose sur la dimension de développement, il a été décidé de reporter à une date ultérieure le cinquième sommet arabo-africain».
Ce sommet a donc été finalement remplacé par un sommet arabe, islamique, saoudien et africain, et ce, sans la présence de cet appendice de l’Algérie, qui est devenu un fardeau pour l’Union africaine.
Un revers douloureux, palpable dans le communiqué du Polisario, qui a jugé bon de souligner que le refus de la participation de sa délégation à ce sommet saoudo-africain est en «contradiction flagrante avec les principes de l’UA, une outrecuidance envers l’Afrique et une ingérence dans ses affaires».
En fait, le régime algérien n’ose pas s’attaquer à l’Arabie Saoudite, révèle Al Ahdath Al Maghribia, qui explique qu’Alger a chargé le chef du Polisario, Brahim Ghali, de répondre à ce qui a été jugé comme étant un affront.
Second coup dur subi par le Polisario, dûment parrainé par Alger: à Madrid, le ministère espagnol de l’Intérieur a officiellement reconnu le «Mouvement sahraoui pour la paix» (MSP).
Il s’agit là d’un mouvement dissident au Polisario, et ses activistes se présentent comme les défenseurs d’un cadre politique de défense des droits de l’Homme, et se disent attachés au principe de la «modération et du compromis» dans le traitement des questions liées au Sahara marocain.
Dans un communiqué, le MSP a considéré que «cette reconnaissance constitu[ait] un changement majeur, qui repositionne le mouvement à l’échelle internationale».
Le MSP souligne sa volonté de poursuivre son action, qui a convaincu les différents acteurs et pays du monde, grâce à un discours modéré, appelant à une solution pacifique au différend régional artificiel autour du Sahara marocain.