«Pour la troisième année consécutive, le rapport annuel du Département d’Etat sur la situation des droits de l’Homme au Maroc comporte une carte complète du Royaume, avec tout son Sahara», écrit le quotidien Al Akhbar dans l’éditorial de sa livraison du mercredi 22 mars.
Cet acte démontre à lui seul que les Etats-Unis d’Amérique confirment régulièrement, à travers une diplomatie de la continuité, leur reconnaissance de la marocanité du Sahara, officialisée en décembre 2020.
Année après année, la déception grandit chez ceux qui avaient faussement misé sur le changement de la position américaine, dans le sillage de l’arrivée d’une nouvelle administration à la Maison Blanche. Or l’actuel président démocrate, Joe Biden, a maintenu la même position sur la marocanité du Sahara, initiée par son prédécesseur républicain, Donald Trump, au grand dam des promoteurs du séparatisme et de leurs protecteurs.
Cependant, ajoute Al Akhbar, il est vrai que cette reconnaissance mérite d’être davantage mise en pratique sur le terrain, soit à travers l’ouverture d’un consulat américain à Dakhla comme promis, soit par le biais du renforcement des investissements commerciaux dans les provinces du sud marocain.
Il n’en demeure pas moins que cette reconnaissance est déjà en soi une très grande victoire diplomatique remportée par le Maroc et un coup très dur pour les adversaires de son intégrité territoriale. La position américaine, poursuit Al Akhbar, a également permis au Maroc d’être immunisé contre les provocations récentes de l’un de ses alliés traditionnels, à savoir la France.
Il n’est en effet pas anodin qu’une puissance mondiale comme les USA puisse prendre une telle décision si elle ne savait d’avance que le Royaume du Maroc est un pays sur lequel elle peut durablement compter en tant partenaire crédible en Afrique du Nord.
La position américaine sur la marocanité du Sahara relève donc d’une vision stratégique, bien étudiée, qui peut servir de paradigme afin de comprendre les chamboulements que connaissent actuellement les relations internationales, où ce sont désormais des intérêts complexes qui définissent avec précision les concepts d’«Etat partenaire», et d’«ami crédible» dans le cadre de la gestation actuelle d’un nouvel ordre mondial.
Le partenariat maroco-américain est loin d’être un chèque en blanc, mais il est l’expression d’intérêts stratégiques communs tissés de longue date à travers un dialogue bilatéral jamais interrompu. C’est dans ce cadre explique Al Akhbar, que s’inscrit la nouvelle visite qu’effectue actuellement Nasser Bourita à Washington, où sa rencontre avec le chef du Département d’Etat, Antony Blinken, a permis des consultations mutuelles aussi bien sur le bilatéral que sur les questions régionales et internationales.
Et Al Akhbar de conclure que le déploiement d’une diplomatie active, en direction à la fois des USA, de la Russie et de la Chine, a permis au Maroc d’engranger de nombreux acquis avec ses partenaires, aussi bien nouveaux que traditionnels. N’en déplaise à la France qui n’arrive toujours pas à se départir de ses réflexes coloniaux qui l’empêchent de voir, contrairement aux autres puissances mondiales, le Maroc comme un partenaire incontournable dans le pourtour méditerranéen et en Afrique.