Sahara marocain. Un think tank sud-africain s’interroge sur la fiabilité de la conférence de Pretoria

Brahim Ghali, à son arrivée à Pretoria, à bord de l'avion de Bouteflika...

Brahim Ghali, à son arrivée à Pretoria, à bord de l'avion de Bouteflika... . DR

L’Institut des études sécuritaires (ISS), basé à Pretoria, s’est interrogé, ce 29 mars, sur la fiabilité de la conférence de solidarité avec la prétendue rasd, tenue en Afrique du Sud.

Le 29/03/2019 à 12h38

Ce conclave n’était qu’un simple exercice de «rhétorique de lutte pour l’indépendance», affirme l’ISS qui cite un ex-diplomate sud-africain, qui s’exprime au sujet de la conférence co-organisée par l’Afrique du Sud et la Namibie dans le cadre de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC).

Le diplomate en conclut à plus grave et affirme que le conclave de Pretoria «a polarisé et compliqué davantage» la mission de l’Envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara, Horst Köhler.

Pour le think-tank, «la nostalgie des mouvements de libération d’Afrique australe pour leur passé de lutte contre les puissances de colonisation européennes était palpable lors de la conférence de Pretoria».

Rappelant la présence des anciens mouvements de libération lors de cette conférence, l’ISS relève que le soutien exprimé par la SADC au polisario «était un peu tiède». 

Sur les 16 Etats membres de la SADC, deux étaient absents, à savoir les Comores, mais aussi Madagascar qui a dépêché son ministre des Affaires étrangères à la conférence de Marrakech.


La rencontre de Marrakech (Conférence ministérielle africaine sur l’appui de l’UA au processus politique de l’ONU sur le différend régional au sujet du Sahara marocain) avait mis Pretoria dans un grand embarras avec le soutien accru de l’Afrique à la position du Maroc, à savoir que la question du Sahara doit être laissée à l’ONU et de manière exclusive.

Même l’UA, rappelle l’ISS, n’a pas assisté à la conférence de Pretoria, même si le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, a été personnellement invité.


Rappelant les appels lancés par certains dirigeants de la SADC, comme le président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa, qui a rejeté toute idée selon laquelle l’UA n’a aucun rôle à jouer dans le conflit du Sahara, l’ISS s’interroge si le groupement d’Afrique australe allait s’en prendre réellement au Maroc et si son intervention allait être efficace.

«Mais, avec le retour du Maroc au sein de l’UA et la mobilisation de ressources importantes pour augmenter le soutien dont jouit le Royaume, la rasd a probablement besoin de renfort», poursuit le centre de recherche, soulignant que l’intervention de la SADC pourrait compliquer la situation, en particulier si le Maroc lance une campagne visant à faire expulser la "rasd" de l’UA.

Par Youssef Bellarbi
Le 29/03/2019 à 12h38