Le plan d’autonomie est «la seule et unique voie» pour résoudre, sous souveraineté marocaine, le conflit du Sahara créé artificiellement en 1975 par le régime militaire d’Alger pour déstabiliser le Royaume. C’est par ces propos que le politologue Zakaria Abouddahab a dressé, pour Le360, le bilan de la diplomatie marocaine en 2022.
Pour étayer ses assertions, il a cité le ralliement de nombreux pays d’Afrique, d’Europe, d’Amérique latine et des Caraïbes à la thèse du Maroc. Zakaria Abouddahab a mentionné l’Espagne, l’Allemagne, les Pays-Bas, le Royaume-Uni ainsi que le soutien infaillible du monde arabe dont les pays du Golfe. «2022 a été une année riche, en évènements en termes de réalisations, de notre diplomatie qui s’est déployée à travers le monde pour traduire les orientations royales», a affirmé le politologue.
Ce dernier a rappelé, entre autres acquis, la résolution 2654 d’octobre 2022 adoptée par le Conseil de sécurité de l’ONU, un texte qui consacre le projet d’autonomie proposé par le Maroc comme base crédible, pragmatique et sérieuse pour une solution politique, juste et durable à ce conflit artificiel.
Zakaria Abouddahab a également fait référence au discours du roi Mohammed VI du 20 août 2022 lorsque le Souverain a adressé, au sujet du Sahara marocain, un message explicite «à tout le monde».
«Le dossier du Sahara est le prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement international. C’est aussi clairement et simplement l’aune qui mesure la sincérité des amitiés et l’efficacité des partenariats qu’il établit», avait souligné le Roi.
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Et de souligner dans son discours en direction de certains partenaires «traditionnels ou nouveaux, dont les positions sur l’affaire du Sahara sont ambiguës», que «Nous attendons qu’ils clarifient et revoient le fond de leur positionnement, d’une manière qui ne prête à aucune équivoque».
Les avancées de la diplomatie marocaine ont été obtenues au cours de divers sommets, notamment celui qui a réuni les Etats-Unis et l'Afrique et lors de la réunion ministérielle de la Coalition mondiale contre Daech, en mai dernier à Marrakech et qui avait vu la participation des représentants de plus de 80 pays et organisations internationales.
«Dans le cadre d’une diplomatie dynamique, on a constaté également l’ouverture de plusieurs consulats de pays amis à Laâyoune et à Dakhla», a rappelé ce professeur de droit international à l’Université Mohammed V de Rabat. Il y a aussi l’élection du Maroc au sein du Conseil de paix et de sécurité issu de l’Union africaine (UA).
En 2022, a-t-il dit, lors du Mondial de football au Qatar, la «diplomatie du sport» a porté ses fruits avec «cette épopée des Lions de l’Atlas».
L’autre aspect de la diplomatie a concerné le projet du gazoduc qui reliera le Nigéria au Maroc en traversant 13 pays.
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Concernant 2023, cet expert en géopolitique estime que l’année va connaître une diplomatie offensive avec notamment la réalisation sur le plan économique de projets structurants s’inscrivant dans le cadre de «la stratégie verte» 2023-2027.
Celle-ci, selon lui, comporte une composante de la «diplomatie verte», car le groupe OCP va s’ériger «en acteur majeur dans la sécurité alimentaire au niveau mondial avec les phosphates. L’Afrique a besoin d'engrais et de fertilisants pour assurer sa sécurité alimentaire», a déclaré Zakaria Abouddahab.
Le politologue a d’autre part exprimé ses regrets face l’hostilité du régime algérien à l’encontre du Maroc. «J’invite le gouvernement algérien à prendre en considération le contexte actuel qui appelle à la solidarité et à l’action commune et je reste confiant (…) dans le fait que l’avenir va finir par nous rapprocher plutôt que de nous éloigner les uns les autres parce que nous avons une destinée commune. Je reste sur une note optimiste pour 2023», a conclu le politologue.