Le geste n'est pas que symbolique et vient participer à l'effort, à la fois patient et global, entrepris par le Royaume à une reconnaissance pleine et entière de la marocanité des Provinces du Sud. Dans un communiqué rendu public ce jeudi 8 avril, La République en Marche, le parti politique du président français Emmanuel Macron, annonce en effet la création de deux antennes au Maroc, l'une à Agadir et l’autre, à Dakhla, chef-lieu de la province de Sakia-El Hamra, dans le Sahara marocain.
«Nous nous réjouissons particulièrement de la création du comité de LREM à Dakhla, situé dans les provinces du Sud marocain, qui vient renforcer notre présence auprès des Français de cette zone», indique le communiqué du parti fondé par le président français, conjointement signé par le représentant de ce parti au Maghreb et en Afrique de l'Ouest, Jaouad Boussakouran, et par Marie-Christine Verdier-Jouclas, porte-parole du groupe LREM à l'Assemblée nationale.
«Nous ne manquerons pas d’être présents pour son inauguration dès que les conditions sanitaires le permettront», précise ce communiqué. Avec Agadir, le comité de Dakhla viendra ainsi s’ajouter aux 27 antennes de LREM déjà créées dans la zone géographique Maghreb et Afrique de l’Ouest, lesquelles totalisant 4.000 adhérents. Le comité d’Agadir sera porté par Guy Picard. Celui de Dakhla par Claude Fraissinet.
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La formation des deux nouveaux comités de LREM au Maroc, les premiers en cette année 2021, s'inscrit dans «la dynamique du mouvement dans la région», le but étant de «conforter le maillage de notre mouvement dans la circonscription du Maghreb et de l’Afrique de l’Ouest». Ces deux antennes s'ouvrent aussi à l'occasion de la célébration du cinquième anniversaire de la création de ce parti en France.
Si la France en tant qu’Etat tarde à marcher franchement sur les pas de la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara, le parti de La République en Marche, lui, prend les devants. Et ses militants ne sont pas les seuls à le faire en France.
De nombreuses personnalités françaises ont déjà clairement appelé leur pays à reconnaître la souveraineté du Maroc sur ses Provinces du Sud. Parmi celles-ci, des personnalités de premier rang, dont Jean-Louis Borloo, ministre, détenteur de différents portefeuilles ministériels, sans interruption de mai 2002 à novembre 2010, et numéro 2 du gouvernement français à partir de 2007, ou encore Pierre-Henri Dumont, député du parti Les Républicains à l'Assemblée nationale française, ou encore l’ancien ministre d’Etat François de Rugy.
François de Rugy n'a d'ailleurs pas hésité à clairement expliquer qu'il devient nécessaire de changer de paradigme en Europe –et tout particulièrement en France –sur la question précise du Sahara marocain. «La déclaration américaine [reconnaissant la marocanité du Sahara, Ndlr] permet d’avancer vers une résolution durable de cette situation, qui n’est pas tenable dans le temps et il n’est pas souhaitable qu’il y ait une sorte de conflit gelé qui ne tient pas compte des réalités qui existent maintenant depuis plusieurs dizaines d’années», a ainsi souligné l’ex-ministre de l’Ecologie, dans une dépêche relayée par l'agence MAP.
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Parmi ces personnalités, il y a aussi Bruno Fuchs, député du MoDem, faisant partie de la majorité présidentielle, également membre de la commission des Affaires étrangères à l’Assemblée nationale. «La France continue de considérer le plan d’autonomie proposé par le Maroc comme une solution juste, réaliste et durable pour résoudre le conflit du Sahara. Et le Maroc peut compter sur la France -qui le considère comme un partenaire extrêmement solide, fiable et de long terme - sur un grand nombre de sujets; ainsi que sur sa capacité à développer des processus d’autonomie», a-t-il déclaré.
Christian Cambon, président de la commission des Affaires étrangères, de la défense et des forces armées au Sénat français, ne dit lui aussi pas autre chose: «la France a toujours rappelé qu’elle soutenait la solution d’autonomie comme un élément constructif d’une solution durable et pacifique au conflit du Sahara. Nous avons rappelé ces principes et nous prenons acte de cette reconnaissance des Etats-Unis qui peut, à notre sens, faire évoluer dans le sens de la paix et du développement cette région».
Autant dire que le terrain est balisé et que nombre de parties en France l’ont d’ores et déjà emprunté.