Lors d’un entretien avec Le360, Bachir Dkhil, un leader sahraoui de la grande tribu des Riguibat et ancien du Polisario, a affirmé sans détour que le conflit au Sahara est «essentiellement entre l’Algérie et le Maroc».
Selon lui, les États-Unis en ont toujours été conscients et ne peuvent en aucun cas accepter l’établissement «d’un État marxiste-léniniste à proximité de leurs alliés stratégiques».
Bachir Dkhil, ancien détenu dans les géôles du Polisario, a souligné que «Washington s’est opposé dès 1975 à la reconnaissance d’un État de 40.000 nomades» sans structure réelle et a toujours soutenu le Maroc, comme lors de la Marche verte. Pour Dkhil, les Américains sont pragmatiques et considèrent le Maroc comme la seule puissance régionale capable de garantir la stabilité en Afrique du Nord-Ouest, à seulement 14 kilomètres de l’Europe.
Le message est clair, selon lui: la solution ne peut se faire que dans le cadre de la souveraineté marocaine, et l’Algérie doit s’asseoir à la table des négociations, comme l’ont recommandé les envoyés de l’ONU.
Bachir Dkhil, très apprécié dans les provinces sahariennes, a qualifié la direction du Polisario d’«organisation terroriste» qui défend des intérêts personnels. Il a accusé Alger d’utiliser le Polisario depuis les années 1980 pour déstabiliser le Maroc et la région, et de financer et héberger des groupes hostiles au détriment de son propre peuple.
L’ancien leader a souligné que le régime des caporaux a toujours financé et hébergé des groupes hostiles au Maroc sur son sol, et ce, au détriment des besoins de sa propre population. Il a aussi accusé le pouvoir algérien d’utiliser continuellement la question du Sahara à des fins de politique intérieure et géopolitique.
Il a également mis en lumière de nouvelles menaces, telles que les liens entre le Polisario et l’Iran. Dkhil a rappelé la déclaration d’un responsable du mouvement affirmant l’utilisation prochaine de drones iraniens. Il a insisté sur le fait que les États-Unis, l’Occident et l’Europe ne peuvent accepter une telle menace près de leurs frontières, refusant de voir émerger de nouveaux Houthis dans la région.
Pour conclure, Bachir Dkhil a affirmé que les positions américaine et espagnole sont claires, et que la France comprend désormais que ce dossier est politique et non humanitaire. Il est impensable de «sacrifier encore 50 années pour des slogans vides, d’inspiration communiste, qui n’ont apporté ni progrès aux Sahraouis ni paix à la région».








