Le discours servi par l'ambassadeur du Venezuela, Jorge Valero Briceño, hier lundi devant l'Assemblée générale de l'ONU sort du schéma classique de la phraséologie complètement alignée sur la thèse algéro-séparatiste concernant le conflit saharien. Défenseur farouche du légendaire "processus de décolonisation" du Sahara, le Venezuela a en effet créé "la surprise" en affirmant soutenir "une solution négociée" au conflit créé autour des provinces sahariennes marocaines.
Caracas a-t-elle finalement rétropédalé sur son soutien inconditionnel à la pseudo-"Rasd", en adoptant désormais une position de "neutralité" envers les parties au conflit, le Maroc et l'Algérie, et accessoirement le Polisario?
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Dans ce même élan de "neutralité", le représentant vénézuélien à l'ONU a affirmé appuyer "les derniers efforts de l'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour organiser une table ronde les 5 et 6 décembre à Genève, en invitant "toutes les parties impliquées à privilégier le dialogue pour parvenir à une solution juste et durable au conflit autour du Sahara".
Vosu avez bien lu: "toutes les parties", y compris et surtout l'Algérie, véritable "partie au conflit", comme l'a si bien souligné la résolution 2414 adoptée en avril dernier par le conseil de sécurité. Ce qui revient à admetre, côté vénézuélien, la dimension régionale du conflit, envers et contre la position de son allié algérien, qui n'a toujours pas répondu à l'initiative de Horst Köhler de réunir les protagonistes en décembre prochain en Suisse dans le cadre de discussions préliminaires en perspecive de la relance du processus engagé en 2007 à Manhasset sur la base de l'offre marocaine d'autonomie, mais qui est resté bloqué depuis 2012 en raison du cramponnement du tandem Algérie-Polisario à l'option irréalisable et irréaliste du séparatisme.
Le changement de ton de Caracas va certainement changer la donne du conflit, privant ainsi Alger de l'un des derniers et farouches soutiens latino-américains dans sa guérilla contre les intérêts suprêmes du Royaume du Maroc, à leur tête son intégrité territoriale.
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