Sahara: l’arrêt de Londres constitue un gain juridique, diplomatique et géopolitique, selon Zakaria Abouddahab

Zakaria Abouddahab, politologue.

Le 28/05/2023 à 18h37

VidéoL’arrêt de la cour d’appel de Londres qui vient de rejeter définitivement la requête de la junte d’Alger et de sa marionnette le Polisario contre l’accord d’association Maroc-Royaume-Uni constitue un gain juridique, diplomatique et géopolitique, a estimé le politologue Zakaria Abouddahab.

«Je considère un jugement de sagesse qui traduit une profondeur dans l’analyse et qui reflète la spécificité du droit anglais et du droit anglo-saxon, et du point de vue de l’interprétation, il y a eu une originalité et une créativité de la part du juge britannique», a affirmé Zakaria Abouddahab dans un entretien avec Le360.

Le professeur de droit international a rappelé que la justice anglaise avait débouté les séparatistes et la junte militaire d’Alger en 2018 et en 2022 dans des dossiers concernant l’accord d’association et ceux de l’agriculture et de la pêche.

Selon lui, ce jugement se confond avec l’approche du Conseil de sécurité, car ce dernier supervise le règlement politique de ce conflit artificiel qui, au final, devrait déboucher sur un compromis qui puisse d’abord garantir l’intégrité territoriale du Maroc et clore définitivement ce dossier sur le plan international».

Et de souligner: «Nous, sur le plan national, avons réglé et clos ce dossier en 1975, comme l’avait dit le défunt roi Hassan II, à l’issue de l’organisation de la glorieuse Marche verte. Maintenant, le deuxième point après ce verdict favorable au Maroc, c’est comment profiter de cette décision qui conforte le Royaume dans sa démarche.»

Zakaria Abouddahab préconise «d’intégrer ce verdict dans des outils de plaidoyer sur le plan diplomatique et sur le plan judiciaire, il y aura probablement d’autres batailles juridiques». Il faut fructifier, d’après le politologue, cet arrêt qui est «un gain judiciaire, diplomatique et géopolitique».

En troisième lieu, la dimension prospective de cette décision va permettre au Maroc et au Royaume-Uni et au-delà de «s’inspirer de cette décision qui, du point de vue du droit strict, constitue une véritable jurisprudence».

En plus, la décision «consolide l’approche marocaine entreprenante et ferme la porte à toute tentative de semer la zizanie dans cette relation sereine avec le Royaume-Uni», conclut le politologue, émettant l’espoir que «la Cour européenne puisse s’inspirer de ce jugement qui a fait date et qui conforte le Maroc».

Par Mohamed Chakir Alaoui et Fahd Rajil
Le 28/05/2023 à 18h37