Sahara: Jose Manuel Albares recadre sévèrement Abdelmadjid Tebboune

Le chef de la diplomatie espagnole, Jose Manuel Albares, reçu par le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, le 30 septembre 2021 à Alger.

Le chef de la diplomatie espagnole, Jose Manuel Albares, reçu par le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, le 30 septembre 2021 à Alger. . DR

En réaction aux récents propos, très limites, oscillant entre ingérence et injure, du président algérien à l’égard de l’Espagne et de sa nouvelle position de soutien au plan marocain d’autonomie pour le Sahara, Jose Manuel Albares n’a pas caché son agacement. Pour le chef de la diplomatie espagnole, la démarche algérienne est totalement «stérile».

Le 25/04/2022 à 14h16

Le temps ne change rien à l'affaire, Alger l'a vraiment mauvaise. Dans une interview accordée le samedi 23 avril 2022 dernier à deux médias de «son» pays, Abdelmadjid Tebboune s'est une fois encore insurgé contre la récente position de Madrid vis-à-vis du dossier du Sahara. La nouvelle attitude de l’Espagne a, cette fois-ci, été qualifiée d’«inacceptable moralement et historiquement».

Sauf que trop, c’est trop, semble estimer l’Espagne. Le chef de la diplomatie espagnole, Jose Manuel Albares vient donc de réagir, deux jours plus tard, et recadre en des termes fermes le pouvoir algérien. «Je ne vais pas alimenter des polémiques stériles, mais l'Espagne a pris une décision souveraine dans le cadre du droit international et il n'y a rien d'autre à ajouter», a déclaré, ce lundi 25 avril, Albares sur la radio Onda Cero.

Il ne se passe en effet désormais plus un jour sans que le pouvoir algérien ne dévoile sa vraie nature, celle du principal acteur du conflit autour Sahara marocain, allant jusqu'à occulter celle du Polisario, qui se retrouve désormais à en endosser un curieux rôle de second plan. Une attitude qui trahit l’imposture selon laquelle Alger ne serait prétendument pas partie prenante au dossier, et que les généraux et autres hommes de paille de ce régime semblent défendre, selon les cas, un peu, beaucoup, passionnément, voire à l’excès. En témoigne toute la colère, doublée de beaucoup de nervosité, avec laquelle l’Algérie a accueille la nouvelle position espagnole sur le Sahara.

On s’en souvient, dès le 18 mars, il aura suffi que l'Espagne déclare publiquement soutenir le plan d'autonomie marocain, qualifié de «base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution» de la question du Sahara, pour qu’une véritable levée de boucliers s’opère côté algérien contre une Espagne pourtant présentée peu avant comme alliée. Joignant la parole aux actes, sur une prétendue «trahison» et un soi-disant «revirement», l'Algérie a rappelé, dès le lendemain, son ambassadeur à Madrid. Depuis, Alger ne rate pas une occasion pour provoquer l’Espagne, allant même jusqu'à tout récemment menacer de lui couper son approvisionnement en gaz ou de revoir sa facture à la hausse. 

En ce lundi, à la radio, et comme pour signifier que son pays fait peu de cas des gesticulations algériennes, le chef de la diplomatie espagnole a préféré se recentrer sur ce qui intéresse l’Espagne. «De toutes ces déclarations [de Abdelmadjid Tebboune, Ndlr], ce que je retiens, c'est la garantie totale de l'approvisionnement en gaz algérien à l'Espagne et le respect des contrats internationaux», a-t-il souligné, plus de 25% du gaz importé par l'Espagne étant algérien.

Alger aura donc beau menacer, les résultats de ses gesticulations, en termes d’action et d’impact, demeurent nuls. Et Tebboune a beau se voiler la face en parlant d’une position espagnole qui n’engage que le chef du gouvernement, Pedro Sanchez, qui «a tout cassé», il oublie qu’en démocratie, il est des décisions qui engagent les Etats et non des personnes.

Par Tarik Qattab
Le 25/04/2022 à 14h16